Le pays resté un îlot de paix pendant plusieurs années est en train de s'embraser suite à des manifestations post-électorales initiées sur l'ensemble du territoire par le président du MRC et malheur candidat à la présidentielle de 2018.
Battu à plate couture et de manière démocratique par Paul Biya, président du RDPC, lors de l'élection présidentielle du 07 octobre dernier, Maurice Kamto est loin d'accepter le verdict des urnes avec fair-play. Longtemps resté camoufler comme un prédateur dans l'attente de sa proie, le président du Mouvement Pour la Renaissance du Cameroun vient de sortir le grand jeu. Comme annoncé à grand renfort de publicité, il y'a quelques jours de cela , MK, comme l'appellent affectueusement ses fidèles est bel et bien passé à l'action, en jetant dans la rue des manifestants sur l'ensemble du territoire national. Ces derniers disent marcher pour " revendiquer la victoire volée à leur candidat et dénoncer le hold-up électoral". Pas étonnant donc, d'avoir assisté à des marches dites pacifiques le samedi 26 janvier 2019. Que ce soit à Yaoundé, la capitale politique ou encore à Douala qui constitue le poumon économique du pays, les protestations ont tourné à des affrontements entre manifestants et forces de maintien de l'ordre. Selon des vidéos et images qui continuent d'inonder les réseaux sociaux, les forces de l'ordre ont riposté en tirant à balles réelles. Résultats de course, quelques militants du MRC ont été touchés. C'est le cas patent de l'avocate Michèle Ndoki qui a reçu deux balles au niveau de la cuisse, si l'on s'en tient aux images et vidéos publiées ça et la. Le son de cloche est le même pour le conseil municipal Célestin Djamen qui a reçu une balle à la cuisse. On le voit d'ailleurs se tordre de douleurs, allongé sur l'herbe. Selon des sources proches du parti, ces militants de la première heure de ce parti de l'opposition ont tous été admis dans des formations sanitaires pour recevoir des soins appropriés.
Il se trouve cependant qu'une certaine opinion crie au scandale au regard de l'information selon laquelle les forces de l'ordre ont tiré à balle réelles sur des manifestants déterminés à dénoncer "le hold-up électoral". En effet, chacun à son niveau s'efforce de démontrer qu'il s'agit, ni plus ni moins, d'une mascarade bien orchestrée visant à fausser le jugement des camerounais et à discréditer les forces de maintien de l'ordre, et partant le pouvoir en place. La franco-camerounaise Calixte Beyala par exemple, est montée au créneau dans ce sens, par l'entremise d'une communication sur sa page Facebook. Cette dernière n'est pas passée par quatre chemins pour dénoncer ce qu'elle pense être un montage et " de la manipulation des masses au Cameroun". Dans son post, il est écrit de manière claire : " il y'a, c'est vrai,trois blessures...mais celles-ci ont été provoquées par un fusil de chasse, qui distille du plomb, ne traverse pas la chair de part en part, ne casse pas les os... Le fusil de chasse n'est pas utilisé par l'armée camerounaise. Quelle tristesse! En arriver à ces comédies pour mobiliser les camerounais en faveur d'un candidat qui a été battu lors des dernières élections au Cameroun, voilà qui me laisse perplexe!!! C'est pitoyable! Nous sommes tous mécontents, mais cela ne doit pas nous empêcher de garder une intégrité morale, un sens de l'honneur ". Au sujet des blessures par balles réelles, elle démonte la supercherie en précisant qu'elle n'a observé" aucun saignement autour malgré les garrots... Les pantalons étaient secs; le sol où est censé être couché la et les victimes aussi. Tout était net ".
Quoi qu'il en soit, il reste un fait indéniable c'est que le Cameroun court vers une guerre civile à cette allure. Ceci à l'initiative d'un seul individu qui compte visiblement faire feu de tout bois pour s'imposer et devenir le patron du palais d'Etoudi. Les manifestations qu'il a lancé ont d'ailleurs eu un écho négatif en France où l'ambassade du Cameroun a été vandalisée par des manifestants. Le Cameroun est donc logiquement en train d'entrer dans une tragédie qui contribuera à coup sûr à faire souffrir davantage ses dignes fils.
En rappel, la dernière élection présidentielle du 07 octobre 2018 a donné pour vainqueur le candidat Paul Biya qui a obtenu 71,2% des suffrages valablement exprimés. Maurice Kamto son principal challenger a occupé la deuxième position avec 14, 23% des voix.