Face aux multiples déviances, dépravations des mœurs et autres perversions dans lesquelles semblent de plus en plus plonger la jeunesse scolarisée, l’homme des médias arbore sa casquette d’enseignant, d’éducateur afin de faire une froide critique de la situation et proposer ce qui lui semble la solution la mieux adaptée afin de sortir de ce malheur.
« L'environnement socio-éducatif au Cameroun est, de plus en plus, pollué par des déviances sociales. Délinquance, criminalité, consommation des drogues, tournage des vidéos érotiques et pornographiques sont, entre autres, des pratiques a-sociales auxquelles les jeunes se livrent sans discontinuer.
En dépit des sanctions infligées, de temps en temps, à ces jeunes, les excroissances sociales continuent de perdurer dans plusieurs milieux socio-éducatifs.
Ces dernières années, la société camerounaise contemporaine est marquée par la perdition des jeunes sans que des mécanismes coercitifs de contrôle social appliqués n'aient un impact social positif sur la mutation de leurs comportements.
Au quotidien, l'on affuble des étiquettes négatives, voire péjoratives à cette jeunesse qui ne demande qu'une seule chose : être bien éduquée. Question de se conformer à la morale sociale et à l'éthique républicaine.
Savons-nous que c'est la société qui, d'un animal borné et stupide, fit un être rationnel et intelligible ? Cette question cruciale incline, sans conteste, à soutenir la thèse suivant laquelle la progéniture scolaire, aujourd'hui vouée aux gémonies, est le reflet des échecs quotidiens.
La jeunesse scolaire, aujourd'hui condamnée, est le prototype d'une société de contre-valeurs, où l'interdit s'est érigé en permis. Ces adolescents sont la conséquence de l'abandon par des parents englués dans leurs contraintes socioprofessionnelles quotidiennes.
Du coup, les enfants, à la base, sont exposés aux médias, aux technos médias, ainsi qu'aux groupes de pairs générateurs de nouvelles normes de socialisation et de fantasmes érotiques et pornographiques.
Dans un monde globalisé, où les jeunes ont une capacité d'éveil critique, ils ont la propension à découvrir, à expérimenter et à théâtraliser une pluralité de modalités liées à la perversité mondaine: proxénétisme ; prostitution ; schilling; partouze ; homosexualité ; lesbianisme ; jeux de hasard et, pour couronner le tout, banditisme.
Dans un contexte où l'école, instance de socialisation secondaire, ne dispose plus des enseignements de la morale d'antan, lesquels sont, aujourd'hui, rem- placés par des cours d'éducation à la citoyenneté, des cadets sociaux reflètent l'échec de la socialisation des parents, des éducateurs et des auxiliaires de l'éducation.
Ces échecs qui, une fois de plus, ont, par exemple, arraché la vie à des adolescents au lycée bilingue de Pk21, l'un mort et l'autre condamné à vivre avec le sang sur ses mains, celui de son camarade de classe qu'il a poignardé à mort.
Face à cette triste réalité, il devient plus qu'urgent de saisir le taureau par les cornes, en proposant des solutions susceptibles de remédier au délitement de la morale et de l'éthique de la société. Le réarmement moral s'impose à l'ensemble des maillons de la chaîne éducative ».
N.R.M