Telle est le titre de la Tribune de Dieudonné Essomba ce mercredi afin de revenir sur les derniers évènements qui se sont déroulés dans ces deux régions avec les conséquences déplorées par tous
« Je ne fais plus beaucoup de posts sur le problème anglophone. Ce n’est pas parce que j’ai changé d’opinion, mais simplement parce que j’ai voulu laisser passer le temps, afin que chacun voie de ses propres yeux tout ce que j’avais anticipé et qui va se réaliser exactement comme je l’ai dit.
Il y a quatre ans, quand cette histoire a commencé, je vous avais mis en garde : l’Etat unitaire n’a pas les moyens politiques, économiques, financiers, diplomatiques, médiatiques et stratégiques pour venir militairement à bout de la Sécession anglophone.
La seule solution était de rentrer à la Fédération de 1961, éventuellement réaménagée. Il n’y avait pas d’autre solution!
Mais des prétendus patriotes, encouragés par des idéologues ont poussé le Gouvernement dans le marécage puant d’une guerre de sécession qu’ils avaient la folie de croire facile.
Nous en sommes où ?
Partis avec des machettes, les amba boys ont réussi à se procurer des armées de plus en plus sophistiquées, et pire, ils maîtrisent déjà la production des bombes artisanales ! Or, la maîtrise de ces engins de morts crée une rupture qualitative dans le cours des combats opposant les guérillas aux armées régulières. En effet, la maîtrise des bombes de rattraper leur faiblesse, en réduisant les occurrences de combats frontaux au profit des attentats et des pièges meurtriers.
Le contrôle des instruments aussi traitres que les bombes crée une ambiance de terreur qui frappe même l’armée qui ne peut plus conserver la même sérénité, puisqu’elle peut être frappée à tout moment n‘importe où.
A la vérité, la guerre contre les Amba Boys est devenue très compliquée ! Et on a envie de se demander : pourquoi avoir conduit notre armée dans cette mélasse ?
La lutte contre la guérilla upéciste avait été gagnée par l’armée, mais avec le soutien des Français. La lutte contre boko haram est presque gagnée par l’armée, mais avec le soutien des armées voisines et des puissances extérieures.
Contre les amba boys, nous comptons sur quoi ? Les populations Anglophones ne veulent plus entendre parler de l’Etat unitaire et ne soutiendront jamais une armée qui prétend encore le leur imposer. Personne ne nous soutient à l’extérieur.
Assassinat de Ngarbuh : « Méfions–nous de cette sécession anglophone »
Qu’est-ce qu’on va faire ?
Bien plus, la guerre saigne le Trésor public à blanc et la situation sera pire dans les prochains jours. Le prix du pétrole sur lequel repose le quart du budget et la moitié des devises s’est brutalement effondré.
Avec des moyens aussi limités, une désapprobation générale de la Communauté internationale, une absence totale de consensus national, qu’est-ce qu’on peut bien faire devant ces Amba Boys de plus en plus déchaînés, sourds à tout appel à la raison et obnubilés par leur « indépendance » ?
Qu’est-ce qu’on va faire ?
Ne l’avais-je pas prédit ?
Le régime unitaire a joué avec le feu. Plutôt que de céder et de se concilier les fédéralistes, il a voulu jouer à l’avare qui perd tout en voulant tout gagner.
Mais l’avenir se chargera de vous dessiller les yeux : dans leurs forêts sinistres remplies de crocodiles du Sud-ouest et leurs montagnes escarpées du Nord-Ouest, les Amba Boys vont vous battre à plate couture.
Et ce sera justice » !
N.R.M