Les malheurs de celui qui était jusque là le numéro 2 du football africain, commencent avec la découverte de son implication dans des affaires de corruption.
L’ancien président de la Fédération ghanéenne de football (GFA), Kwesi Nyantakyi, suspendu en juin dernier pour 90 jours pour avoir été l'acteur majeur dans une affaire de corruption, est désormais banni à vie de toutes les activités liées au football. La Fédération Internationale de Football Association l'a fait savoir à la travers un communiqué en debut de semaine.
‘’La chambre de jugement de la commission d’éthique indépendante de la Fifa a banni à vie M. Kwesi Nyantakyi, ancien président de la Fédération ghanéenne de football, de toutes les activités liées au football (administratives, sportives, etc.), aux niveaux national et international’’, affirme l’organe chargé de la gestion du football mondial, dans un communiqué.
En juin dernier, Kwesi Nyantakyi avait démissionné de ses mandats à la GFA et à la Confédération africaine de football, dont il était le premier vice-président. Il s’était retiré de ces instances après avoir été suspendu par la Fifa pour une durée de 90 jours.
Dans une enquête journalistique diffusée à l’époque, à Accra, il apparaissait dans une vidéo ‘’en train de proposer de juteux contrats à des investisseurs’’. Il ne s’agissait pas d’investisseurs à proprement parler, mais de journalistes déguisés comme tels. Dans cette enquête, Nyantakyi évoquait ‘’l’idée de monter une société écran qu’il piloterait dans l’ombre pour obtenir les faveurs des sponsors du championnat ghanéen’’.
D’autres membres du comité exécutif de la Fédération ghanéenne de football et des arbitres seraient également impliqués dans cette affaire de corruption.
La chambre de jugement de la commission d’éthique indépendante de la Fifa a déclaré ‘’M. Nyantakyi coupable d’avoir enfreint les articles’’ 19 (conflits d’intérêts) et 21 (corruption) du Code d’éthique de la Fifa. ‘’En conséquence, M. Nyantakyi est banni à vie de toutes les activités liées au football (administratives, sportives, etc.), aux niveaux national et international.
En outre, une amende de 500.000 francs suisses (environ 287,6 millions de francs CFA) a été infligée à M. Nyantakyi’’, ajoute le même communiqué de la Fifa. La décision, qui lui a été notifiée mardi, entre immédiatement en vigueur, selon la Fifa.
Avec la collaboration du gouvernement du Ghana, qui avait dissous la GFA, la Fifa avait mis en place un comité de normalisation chargé de gérer les affaires courantes avant l’élection d’un nouveau comité exécutif. Il va donc sans dire que ce n'est pas pour demain l'accalmie au sein du football ghanéen.
La corruption gangrène le football africain. C'est la raison principale de l'échec des politiques sportives dirigées vers le continent. Une situation déplorable, qu'il faut encore creuser en profondeur pour débusquer ces administrateurs du football qui n'ont cure des intérêts des joueurs. Ceux là même qui se tuent au travail, sous la pluie et le soleil, et dont le talent produit ces sommes pharamineuses d'argent qui sont par la suite détournées sans que le footballeur puisse en profiter. D'autres sanctions sont attendues.
Stéphane Nzesseu