Les éditeurs de presse du Cameroun ont décidé d’observer une journée morte.
La presse écrite camerounaise connaît des situations difficiles. Le malaise semble de plus en plus profond dans ce secteur des médias. La pandémie du Coronavirus qui affecte de nombreux domaines d’activité, impacte elle aussi fortement dans ledit secteur. Et pour exprimer leur ras-le-bol, les patrons des journaux écrits ont décidé d’observer une journée morte le lundi 4 mai 2020.
Dans le communiqué qui a sanctionné leur assise, les éditeurs de presse du Cameroun formulent 10 points qui constituent leur problème. Ces points vont de l’absence de soutien du gouvernement, en cette période de Coronavirus, en passant par le nombre jugé limité des insertions publicitaires dans les journaux à capitaux privés, sans oublier l’aide à la presse débloquée de façon tardive et aussi les arriérés sans cesse croissants dont les auteurs sont les organismes et les administrations du service public. Prenant à témoin la communauté nationale et internationale, les éditeurs de presse déclarent se réserver le droit d'entreprendre d’autres actions pour restaurer la Presse dans son rôle d’information.
Ci-dessous les 10 points tels que notés dans la correspondance des patrons de presse écrite
1- le refus de l'État de soutenir la résilience de la presse à capitaux privés face à la pandémie du Covid-19 ;
2- L’accentuation de la fragilité économique de la presse du fait des mesures de restriction prises par l'État dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ;
3- Le non déblocage à temps de l'appui institutionnel de l'État anciennement appelé (aide à la presse) aux médias à capitaux privés ;
4- L’accumulation des arriérés de payement des prestations dues à la presse par les organismes et administrations publiques ;
5- L’accès très limité des journaux à capitaux privés à la commande publique, en ce qui concerne les insertions publicitaires ;
6- L’amaigrissement croissant du portefeuille publicitaire et les prolongements inexpliqués des dates de payement desdites publicités par les entreprises ;
7- La mévente des journaux consécutive aux difficultés de distribution sur l'étendue du territoire ;
8- La fiscalité inadaptée à l'entreprise de presse et le non-respect des conventions et des accords nationaux et/ou internationaux ;
9- La non mise en œuvre des recommandations pertinentes des États généraux de la Communication de 2012, notamment le non toilettage de la loi sur la communication sociale au Cameroun ;
10-Les arrestations arbitraires des journalistes dans l'exercice de leur fonction et le maintien des peines privatives de libertés pour des faits de presse en contradiction avec les standards et engagements internationaux du Cameroun.
Liliane N.