Les représentants de UBA, Ecobank et Bank of Industry Nigeria ont signé un protocole d’accord avec la Banque africaine de développement et le Fonds africain de garantie pour formaliser leur engagement de travailler ensemble, en vue de combler le déficit de financement à l’égard des femmes en Afrique, a rapporté Agence Ecofin.
Selon le représentant de UBA, Babatunde Ajayi, le protocole porte sur un montant de 300 millions de dollars qui permettra aux femmes de lancer des PME dans le domaine de l'agriculture, l'élevage, et autres services. L’objectif à terme est d’atteindre un fonds de 3 milliards de dollars. « Nous serons en mesure d’accorder beaucoup plus de prêts à une clientèle, en particulier féminine. Nous allons leur apporter notre expertise dans le domaine de l’assistance technique, à travers une approche beaucoup plus soucieuse de l’égalité de genre », a-t-il déclaré.
Pour Christine Ngiriye, entrepreneure, peu de choses ont changé depuis près de 30 ans, le problème qui se pose, encore et toujours, est un problème de garantie.
Ainsi, grâce à cet accord entre les banques, il y a une garantie de partage des risques que le partenariat avec la BAD intègre. « Nous partagerons les risques pour pouvoir augmenter les prêts. Nous avons sollicité l'engagement des gouvernements africains pour promouvoir des lois incitatives afin de permettre aux femmes d’avoir accès aux financements », a précisé Babatunde Ajayi.
La femme au cœur du sommet
La Banque africaine de développement a pris les devants, depuis plusieurs années, pour promouvoir l’égalité des sexes. L’institution a lancé ou soutenu de nombreuses initiatives pour combler le déficit de financement qui affecte les femmes en Afrique, à l’instar de l’initiative panafricaine de grande ampleur AFAWA (« Affirmative Finance Action for Women in Africa »).
Le président de la BAD, Akinwumi A. Adesina, a rappelé qu’en Afrique, 70 % des femmes sont victimes d’exclusion financière. Et pourtant, ces femmes, qui représentent la majorité des exploitants agricoles en Afrique, font encore face à un déficit de financement de près de 16 milliards de dollars.
Lors de la session intitulée « Libérer l’accès des femmes au financement en Afrique », Salimata Diop Dieng, ministre de la Famille et du genre du Sénégal, a déclaré « qu'Il est important que les établissements financiers soutiennent les initiatives venant des femmes. Elles disposent de périmètres maraîchers, de produits agricoles à transformer. Elles créent des start-ups dans les domaines de l’innovation. Cependant, elles manquent de ressources, de garantie et les procédures pour accéder aux prêts sont compliquées ».
Le Sommet mondial sur le genre 2019, qui se tient à Kigali, pays pilote en Afrique en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, est Co-organisé par le Rwanda et la Banque africaine de développement. Elle se tient du 25 au 27 novembre avec plus de 200 délégations présentent dans la capitale rwandaise pour stimuler l’égalité des sexes autour du thème, « éliminer les obstacles à l’égalité des sexes ». C’est un événement qui vise à partager les meilleures pratiques et stimuler l’innovation afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes. C’est la première fois que l’Afrique accueille ce sommet.
Danielle Ngono Efondo