C’est un bras de fer que le sous-préfet de la ville d’Ebolowa 1er engage avec les enseignants et les élèves de la contrée qui ont pris la fâcheuse habitude de se retrouver dans les débits de boissons qui entourent les établissements aux heures de cours.
La problématique n’est pas propre à la ville d’Ebolowa. Mais c’est un défi énorme que de ramener les uns et les autres à de meilleurs comportements. Tous ceux qui parcourent la ville d’Ebolowa ont déjà assisté à ces scènes, des élèves (filles et garçons) partageant une bière tantôt entre eux, tantôt avec un enseignant. Et il arrive très souvent que le suivi des cours en pâtisse. De sorte que soit l’élève ne continue plus sa journée de classe ou alors l’enseignant arrive en salle de classe en état d’ébriété.
C’est justement cette situation que condamne le sous-préfet Akondi Elvis Mbahangwen. Pour lui, « c’est anormal qu'aux heures où vous devez enseigner les enfants, vous vous retrouvez dans les débits de boisson. Un enseignant qui vient au cours saoul, ne va plus avoir un bon comportement en tant qu’enseignant. Je demande aux enseignants et à la communauté éducative de bien accueillir cette décision ».
Une décision bien accueillie par les chefs traditionnels qui s’interrogeaient de plus en plus sur l’avenir de leurs enfants. Mais aussi, les chefs d’établissements qui voyaient les résultats continuer de dégringoler. Seulement, les patrons des établissements sont un peu comme désarmés face à cette situation. Les établissements n’ont pratiquement pas de barrières, les enseignants n’ont pas de véritables salles de professeurs qui puissent leur permettre de prendre une pause entre deux cours. Plus encore, il est toujours difficile de courir après des adultes pour leur dire ce qu’ils doivent faire quand ils n’ont pas cours. La discipline n’est pas chose aisée.
Comment les enseignants accueillent la nouvelle ?
Les enseignants, dans leur quasi-totalité, condamnent la décision du sous-préfet. Ils estiment qu’ils sont des responsables et que chacun connaît ses responsabilités. « Aucun enseignant ne peut abandonner les enfants en salle de classe » disent-ils. Pour d’autres, si le sous-préfet était réellement sincère dans sa démarche, il interdirait plutôt la présence des débits de boisson près des établissements scolaires. Puisque c’est toujours lui qui délivre les autorisations à ces débits de boisson. Ils estiment que c’est infantilisant que de prendre une telle décision à l’endroit des enseignants qui sont tous des adultes responsables.
Stéphane NZESSEU