Après avoir lu la sortie de son confrère, qui dans un ton de donneur de leçon, a tenu à remonter les bretelles à la rédaction de LE JOUR en la traitant comme les autres citées par le ministre Atanga NJI, de QG de la guerre. De belles répliques.
Le patron de la rédaction de LE JOUR est clair. Il y a une différence entre le Cameroun et Paul BIYA. Les intérêts de l’un et de l’autre sont différents. L’homme Paul BIYA peut poser des actes qui desserves les valeurs de l’Etat, ces valeurs que protègent et défendent le journaliste. « Jean-Lambert, cher confère. Lorsque tu parles de " glissement ", tu ne vois pas l'autre glissement, dictatorial du régime qui arrête et emprisonne, sans cause. Le jour défend les libertés, la liberté d'expression en premier, celle qui est la raison d'être du métier par lequel je t'ai rencontré et apprécié. Je fais un distinguo clair entre m. Biya et le Cameroun. L'un est passager, (même s'il dure) l'autre est inscrit dans la pérennité. »
D’autres part, Haman Mana rappelle à son confrère que le journalisme ce n’est pas l’amour. Comme quoi, pratiquer son métier ne dépend pas de ce qu’on devrait aimer Paul BIYA et son épouse. Ce d’autant plus que ceux-ci ont des outils de propagande à leur disposition pour chanter leurs louanges matin et soir. Mais le journaliste, son rôle est autre. Le métier du journalisme est encadré par des règles. « Je remarque que dans ton texte, tu n'as évoqué aucune règle de déontologie violée (vérité des faits, etc.). Le jour n'évoque pas les " succès du Renouveau ? Il y a de grosses machines qui sont en branle pour les relever...Je n'aime pas M. Biya et son épouse? La république n'est pas une affaire d'amours... »
Dans la suite de ses propos, Haman Mana rappelle l’héritage qu’il veut léguer à la génération à venir. Précisément l’héritage d’un journalisme qui ne s’est pas pratiqué selon les désirs d’un homme. Un journalisme coloré au gré des ambitions politiques avués et inavouées de certains journalistes à plat ventristes. « Dans quelques temps, je prendrai ma retraite. Je veux transmettre aux générations futures le témoignage d'un journalisme libre et qui a accompagné une époque. Tu as parlé de " aux ordres "...Mais bordel aux ordres de qui? De ma conscience... » Le journaliste devrait être esclave de sa conscience, et de sa conscience seule.
Stéphane NZESSEU