A en croire notre confrère du trihebdomadaire régional L’œil du Sahel, les champs de céréales dans les départements du Logone et Chari et du Mayo Tsanaga, sont pris d’assaut par les oiseaux granivores. Selon les premières estimations, environ 1 500 hectares de plantations de mil et de sorgho ont déjà été attaqués par ces oiseaux, faisant ainsi planer le spectre de la famine dans cette partie du pays.
Un responsable du Ministère en charge de l'Agriculture confie : « Ces oiseaux ont leur nid soit à l’intérieur du parc national de Waza, soit dans la zone rouge du côté du Nigeria. (…) Quand le sorgho en est en phase laiteuse, il devient leur produit de consommation par excellence. C’est pour cela que lorsqu’il n’y a pas d’intervention, ces oiseaux peuvent réduire la production à néant ».
En attendant une riposte globale contre ce phénomène, les populations sont obligées de se lever aux aurores pour protéger leurs champs, en chassant les oiseaux. Et c'est à juste titre qu'indique un agriculteur, « Dès 4 h du matin, les oiseaux envahissent déjà les parcelles pour picorer le mil. Avec les enfants, nous sommes obligés de nous précipiter au champ avant cette heure-là, pour espérer voir le reste du mil arriver à maturité. Actuellement, nous avons abandonné tous nos travaux de la journée pour nous consacrer uniquement à la protection de notre sorgho ».
Piqûre de rappel, dotée d’un climat déjà peu propice aux rendements agricoles importants, la région de l’Extrême-Nord fait généralement face à un déficit de production céréalière, en raison des attaques régulières des oiseaux granivores et des troupeaux d’éléphants qui détruisent les récoltes, exposant ainsi les populations à la menace de la famine.
Innocent D H