Après trois ans de captivité dans les campements de la secte islamiste de Boko Haram, ces 20 camerounais sont heureux de pouvoir revoir leurs familles. Un rêve auquel ils avaient abdiqué durant le temps de la captivité.
Ils ont passé trois ans loin des leurs. Trois ans sans voir femmes et enfants, frères, sœurs et parents. Pour certains, les familles avaient déjà perdu l’espoir de les revoir vivant. Mais grâce aux forces de défenses camerounaises et au gouvernement de la République, ils peuvent aujourd’hui respirer l’air de la liberté et se réjouir de la présence et de la chaleur des leurs. Ils sont en tout 20.
Ils avaient été capturés par les milices de la secte Boko Haram à l’occasion des razzias de ces derniers dans les villages de Limani et Amchidé. Deux villages de camerounais situés à la frontière avec le Nigéria. L’un de ces camerounais libérés, du nom de Hamadou relate en ces termes leur séjour entre es griffes de Boko Haram : « Nous avons vraiment souffert. Nous sortons de l’enfer et de l’horreur. Il nous a fallu faire comme si nous sommes acquis à leur cause afin de préparer plus sereinement nos évasions. Nous sommes contents que nos communautés nous tendent la main et nous voulons rapidement reprendre une vie normale ».
L’heure est à la prise en charge de ces rescapés de guerre comme on pourrait les considérés. Le gouvernement, avec l’appui des organisations comme le projet « Jeunesse et stabilisation pour la paix et la sécurité à l’Extrême-Nord du Cameroun (JSPS) », mais aussi des Nations Unies et de l’Union Européenne, assure depuis quelques jours maintenant le programme de réinsertion de ces habitants de l’Extrême Nord victime de cette prise d’otage. Cette prise en charge passe par un suivi psychosocial et psychiatrique. Celui-ci sera « assuré par des volontaires formés par le projet JSPS dans 12 communautés affectées par la crise sécuritaire dans la région de l’Extrême-Nord », explique le Coordonnateur du projet Léopold Mamtsaï Yagaï.
En de telles circonstances, l’accompagnement psychosocial des otages et des victimes de ces actions terroristes est importante. Elle permet non seulement le processus de réinsertion sociale de ces victimes qui ont été coupé de la société pendant longtemps, mais plus encore, ils ont été traumatisés par ces activités. Depuis le lancement du projet JSPS en 2019, l’initiative a déjà assuré la prise en charge psychosociale de 1 275 jeunes ex-otages, membres des comités de vigilance, personnes vulnérables et autres « praticiens de la frontière », selon le coordonnateur. Dans le même temps, 567 jeunes ont été formés aux métiers, à l’entreprenariat et à la vie coopérative. Et ce n’est pas fini. Cette organisation est aujourd’hui le bras séculier de l’Etat dans la prise en charge des victimes d’activités terroristes dans les régions septentrionales.
S.N.