Le mouvement est en train d’embraser la toile. De grands noms de la musique camerounaise sont en train de se mobiliser pour dire non à la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Trois ans plus tard, on peut dire, « mieux vaut tard que jamais ». Ils sont de tous les horizons, des différents courants de la musique au Cameroun. Pit Bacardi, Ben Decca, Salatiel, One Love, et bien d’autres relaient depuis quelques heures des messages d’indignation avec le hashtag #endanglophonecrisis.
Jusqu’ici, ils sont restés en marge de ces questions. A la limite de la revendication politique et des révoltes sociales. Les artistes musiciens de chez nous étaient, on ne va pas dire peureux pour la plupart, mais réservés. Ils se contentaient de leurs carrières, et de la production de leurs tubes. La situation des camerounais dans les régions en guerre, ce n’était pas vraiment leur « dada ». A l’exception de quelques musiciens qui au début de la crise ont passivement appelé au retour de la paix, d’autres à travers leurs vidéogrammes ont fait savoir ce qu’ils pensaient de la situation tout en évitant de prendre ouvertement position.
Aujourd’hui, par ce mouvement naissant, on les sent plus offensifs, plus décisifs. Certes ils vous diront toujours qu’ils sont apolitiques, qu’ils ne prennent le parti de personne, mais il apparaît par ce mouvement qu’ils ont beaucoup de choses à dire, que le ventre boue de dénonciations à faire. Ont-ils peut-être été marqués par les sorties de Charlotte Dipanda, Petit Pays, Roméo DIKA et d’autres qui ont ouvertement exprimé leur opinion sur les questions politiques ? La parole semble progressivement déliée dans le secteur des musiciens camerounais.
L‘un d’entre ces artistes, qui a déjà fait de sa virulence à l’endroit du pouvoir de Yaoundé, un genre musical, a choisi de mettre en garde les artistes qui ne suivront pas le mouvement. ONE LOVE annonce qu’il initiera un mot d’ordre de grève à l’endroit de ces artistes humoristes et musiciens qui ne s’associeront pas au mouvement.
« Je donne trois (3) jours à tous les artistes urbains et humoristes camerounais pour mettre cette photo ou une autre sur leurs différents comptes professionnels afin de marquer leur indignation face à la crise qui sévit au Nord-Ouest et Sud-Ouest Cameroun et ou de prendre formellement position à travers des publications sur leurs différents comptes face à la situation socio-économique politique larmoyante que vivent et subissent les camerounais.
Dès le lundi 26 Octobre 2020 je vais parcourir l'ensemble des comptes professionnels de ces artistes et celui qui n'aura pas respecter cette initiative sera sous le coup des sanctions de la #Police_Des_Artistes_Inconscients_du_Cameroun la #PAIC qui est un nouveau mouvement de que je mets en place pour dénoncer et boycotter de quelques manières que ce soit les artistes qui ne prennent pas la mesure des problèmes du Cameroun. »
Stéphane NZESSEU