La déclaration de l’honorable Jean Michel Nintcheu vient compléter le concert de condamnation en cours depuis la survenue de ce drame humain dans la ville de Muyuka.
Le député SDF à l’Assemblée Nationale condamne fermement cet assassinat. « Rien, absolument rien ne justifie une telle cruauté. Cette nouvelle exécution montre que cette guerre du NOSO - qu'on aurait du reste pu éviter - vient de franchir un nouveau cap puisque les bourreaux ont opéré à visage découvert. Des enquêtes sérieuses et impartiales doivent être mises en branle pour débusquer tous les auteurs et véritables commanditaires de ce crime odieux. » Et pourtant ce n’est pas la première fois que ça arrive. On a encore le souvenir de ce qui était arrivé à Florence AYAFOR, la gardienne de prison qui a été exécutée pratiquement dans les mêmes conditions.
Au-delà des émotions… le retour à la paix est plus qu’urgent.
L’honorable est conscient que ce n’est pas la première fois et craint que cette situation ne continue tant que rien n’est fait, on vivra des évènements pires que celle-là. D’où cette invitation à aller au fond de la question. « Au-delà de l'émotion humaine déclenchée par cette barbarie insoutenable dans la conscience collective, il y a lieu de se rendre à l'évidence que toutes les indignations et compassions collectives ainsi que tous les débats périphériques autour de ce drame, ne suffiront pas à résoudre le problème de fond qui est le retour à la paix dans nos deux régions du nord-ouest et du sud-ouest. Dès le déclenchement de cette crise, les actes d'horreur venant d'acteurs divers et des bandits de grand chemin nauséeux étaient prévisibles du fait que d'aucuns appelaient déjà à la sécession. Le régime de Yaoundé ne l'a pas compris alors que les germes d'atrocités se profilaient déjà à l'horizon. Et c'est dommage. Les pertes en vies humaines ainsi que les dégâts collatéraux sont incommensurables. »
Le retour au calme ne se décrète pas
Les responsables de cette situation de crise qui perdure sont tout trouvé ; Pour le député, ce sont les administrateurs de Yaoundé qui devraient tout faire pour installer un véritable dialogue entre les deux parties et apaiser les séparatistes au point où ils acceptent de déposer les armes. « Le régime de Yaoundé doit définitivement comprendre que le retour au calme ne se décrète pas. Au stade actuel de la crise, le retour à la paix doit être un construit sincère. Il s'agit en réalité d'une crise politique à laquelle il faut des solutions politiques. Seul le règlement définitif du contentieux historique et le retour au fédéralisme - qu'on pourrait éventuellement étendre aux autres régions du pays sur la base des contours actuels - permettront un règlement pacifique, irréversible et définitif de ce conflit. Toutes les émotions enregistrées jusqu'ici n'auront aucun effet sur cette crise tant que ce contentieux historique n'est pas réglé.
Quelle que soit le type de guerre, les protagonistes finissent toujours par s'asseoir autour d'une table de négociations. Après plus de trois ans et demi, Le pouvoir en place a échoué à ramener la paix dans ces deux régions. Les sécessionnistes s'obstinent à rester dans leur position initiale. Ce sont des faits. Du fait que les deux principaux protagonistes des violences diverses campent sur leurs positions respectives, il n'y a pas de honte que d'autres acteurs entrent en jeu dans la résolution de ce conflit. Tous les acteurs d'influence certaine à l'intérieur du pays ainsi que la communauté internationale doivent mettre suffisamment de pression sur le gouvernement camerounais et sur les sécessionnistes "ambazoniens" pour trouver une solution négociée à cette crise. Pourvu que la paix revienne dans ces deux régions du nord-ouest et du sud-ouest. Rien, absolument rien ne vaut la paix. »
Par Stéphane NZESSEU