Elles sont nombreuses les communautés de foi qui risquent de fermer les portes des paroisses et assemblées dans les jours à venir. Ce d’autant plus qu’il est difficile de dire dans combien de temps la crise va durer. Une incertitude qui aggrave la situation dans laquelle se trouvent les dirigeants desdites églises.
Les mesures barrières liées au coronavirus plombent le fonctionnement des églises et plusieurs communautés de foi. A divers niveaux, il est difficile de maintenir le régime de dépenses des communautés. Ces dépenses qui vont du paiement des factures de la paroisse, jusqu’aux actions de terrains en passant par l’entretien des temples et des hommes d’églises et leurs familles. Du fait que les fidèles ne viennent plus le dimanche au culte en nombre conséquent, le principal effet est la baisse drastique des contributions hebdomadaires.
Faute de pouvoir faire des collectes directement sur les fidèles en profitant de leur présence dans le temple, certains pasteurs et prélats ont mis en place des stratégies alternatives. Au début, ils appelaient les fidèles directement sur Facebook à ne pas oublier de contribuer pour la survie des prélats et des temples. On se souvient à cet effet que l’archevêque de Douala a fait un communiqué demandant aux fidèles de ne pas oublier « d’apporter la nourriture » des prêtres. Dans les courants pentecôtistes, la chose est plus pudique mais toute aussi agressive. Certains ont créé des comptes WhatsApp où ils rassemblent tous les fidèles de l’église. Ce qui permet une bonne surveillance des enseignements et des contributions. D’aucuns diffusent des comptes PayPal dans ces groupes pour collecter le maximum de sous.
Malheureusement, elles sont nombreuses les églises qui ne pourront pas s’en sortir dans ces conditions. Puisque les pasteurs de certaines communautés jouaient souvent sur des collectes multiples pour engranger le maximum de sous auprès des fidèles. De plus, il y a ces techniques liées aux délivrances de masses et des prophéties improvisées pour collecter le plus d’argent qui ne sera plus possible à réaliser. Conséquence directe, le train de vie de certains "hommes de Dieu" va prendre un coup. Par la suite, ce sont les questions d’entretien de l’assemblée qui vont subir.
Or, il faut le savoir, bon nombre de communautés dans l’environnement pentecôtiste prennent des maisons en location pour faire leurs cérémonies cultuelles. Il va de soi qu’il devient de plus en plus difficile pour ces hommes de Dieu de joindre les deux bouts, d’assurer leur train de vie et de continuer à régler comme il se doit les différentes mensualités. Il faut aussi le dire, les affaires de plusieurs donateurs ne tournent plus. Comme on ne sait pas combien de temps tout ça va durer, il est fort probable qu’au sortir de cette crise, de nombreuses églises vont faire banqueroute.
Semaine Sainte virusée : Dieu a-t-il oublié ses enfants ?
Stéphane NZESSEU