De plus en plus on voit dans les rues des deux capitales camerounaises, des jeunes gens arborer des cache-nez. Ils ne sont pas malades, mais à l’annonce du premier cas de coronavirus sur le territoire, ils ont voulu anticiper sur les précautions à prendre. Mais pour d’autres, c’est juste un effet de mode.
Marché Sandaga à Douala, deux jeunes suscitent l’intérêt des vendeurs. Ils viennent de terminer le tour dans le petit marché et se dirigent vers l’entrée du Port. Ils ont chacun, un cache-nez. Et ils savent bien pourquoi les gens les regardent avec un sourire en coin. Nous nous approchons d’eux et nous leur demandons la raison de leur mise.
Pour Yohann Manga, l’un des jeunes « vous savez que le coronavirus est déjà au Cameroun. Si un malade a pu passer l’aéroport de Yaoundé et entrer chez nous, qui vous dit qu’ici à Douala il n’y ait pas de malade ? En plus, de ce que j’ai appris le malade a fait plus de 11 jours au pays avant qu’on ne l’identifie. Et là encore, je suis sûr que c’est lui-même qui est allé à l’hôpital. Donc moi je ne veux pas courir le risque d’être sur la liste des victimes. » Un argumentaire qu’agréé son compagnon.
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Dans la ville de Yaoundé, les inquiétudes grandissent. Les citoyens sont plus nombreux à aller en pharmacie se procurer les fameuses protections des voies respiratoires. Mais aussi, ils sont bien nombreux qui disent éviter les coins de rassemblement. Ils prennent les mesures de prévention prônées par les médias et le ministère de la santé.
Bientôt on arrivera aussi chez nous au stade où il ne faut saluer personne au risque de chopper la maladie. Le fait qu’on ne puisse savoir avec précision les modes de déplacements du virus fait qu’il est difficile de le circonscrire avec exactitude. C’est pourquoi on peut croire que le virus peut être partout.
En considérant que durant les 11 jours de libre circulation du prétendu contaminé actuellement en quarantaine à l’hôpital central, ait échangé avec de nombreuses personnes, il est possible que le virus soit en ce moment en train de gagner silencieusement la population camerounaise.
Sur les réseaux sociaux, on a vu des jeunes camerounais arborer tout type de matériaux comme pour tourner en dérision cette maladie. Comme quoi, c’est juste une machination de plus, et qu’elle ne présente aucun danger réel. En tout cas pas plus qu’une vulgaire grippe.
Stéphane NZESSEU