Une importante marche de protestation a eu lieu ce vendredi matin dans les rues de Bonassama à Bonabéri. Les fils et filles Besseke sont sortis en masse pour contester la décision du préfet qui nomme un chef de 3e degré venu du grand nord à la tête de leur village.
Ils ont bravé la pluie qui s’abattait dans la ville de Douala ce matin pour battre le pavé. Tout de noir vêtu, et en tenue traditionnelle Duala, ils ont marché dans les rues de Bonabéri pour signifier leur colère. Une longue marche au cours de laquelle ils brandissent des pancartes où on peut lire « le peuple Sawa dit non à l’imposture. Pourquoi toujours chez nous ??? Respectons le décret nro 77/245 du 15 juillet 1977 modifié et complété par le décret nro 82/241 du 24 juin 1982 », et d’autres où c’est simplement écrit « Nous sommes fatigués », « Non aux chefs allogènes ». Une véritable grogne.
En effet, les fils de Besseke contestent la nomination d’un chef de 3e degré à la tête de leur canton par le préfet du Wouri. La marche qui a eu lieu ce matin dans les rues de Bonassama s’est achevée par remise d’un mémorandum au sous-préfet de Douala 4e à Bonabéri. Un mémorandum que le Sous-préfet, Issa Daouda a bien reçu et a tenu à éclairer les populations. Selon les explications que le sous-préfet donnait aux populations en colère ce matin, l’acte pris par le précédent préfet, n’était en aucun cas une nomination à la tête de leur chefferie. Mais il s’agissait d’une correction ‘une erreur matérielle dans l’acte pris à l’époque de l’un des prédécesseurs de ce préfet, de cet acte pris qui désignait le chef d’une communauté du Nord au sein de la population de Bonassama. C’est ainsi que le nom de Mr Camille Tanko Adamou apparaît comme chef de 3e degré à Besseke.
Or le village de Bonassama a déjà un chef de 3e degré. Comment comprendre que Besseke qui est un quartier de Bonassama puisse avoir un autre chef de 3e degré ? C’est cette correction que les populations contestent. Ils ne veulent en aucun cas qu’il y ait de confusion entre le chef de 3e degré du village Bonassama qui est connu et habité de l’autorité traditionnelle, et un autre chef désigné par l’administration qui soit également chef de 3e degré dans un quartier de Bonassama qui est Besseke.
Avant de quitter la place de la sous-préfecture de Douala 4e, les populations venues nombreuses ont procédé à une cérémonie autour du monument situé devant la mairie de Douala 4e, au carrefour Bonassama, juste à l’entrée du pont sur le Wouri. Tous attendent la décision de la hiérarchie de la territoriale.
Stéphane NZESSEU