Au cœur des échauffourées cette fois-ci, le refus pour les moto taximen d’arborer les chasubles que mettent à leur disposition. Empoignades musclées, et de nombreux conducteurs de moto qui vont terminer dans le fourgon des forces de maintien de l’ordre.
Quartier Mboppi à Douala, il est 12 heures. Une patrouille d’agents de la municipalité de Mboppi fait une descente inopinée et se met à contrôler les conducteurs de moto de passages sur le tronçon. Les contrôleurs de circonstance, vérifient les pièces des conducteurs de moto (Cartes Nationales d’Identité, Permis de Conduire), et ils exigent aux benskineurs d’arborer désormais et obligatoirement, les chasubles de la mairie. Des exigences que ne vont pas comprendre et accepter. Plus encore, la brutalité dont font preuve les agents de la Mairie pour obliger les conducteurs de moto à se plier à leurs désirs. Selon ce moto taximan, « les agents de la police municipale sont sortis soudainement pour arrêter les motos. Ils ont retiré les chasubles que les conducteurs de motos arboraient et ont imposé le port des chasubles de la mairie. A côté de cela, ils ont procédé au contrôle des pièces de permis de conduire. Ceux des conducteurs de motos qui n’en disposaient pas voyaient leurs engins saisis par la police municipale. Et la façon avec laquelle ces agents interpellaient les conducteurs de motos était brutale ».
Une brutalité qui allait même jusqu’à la bastonnade de certains conducteurs de moto. Un benskineur a fait le témoignage de l’un de ses compères a perdu connaissance suite aux actes de brutalité de ces agents de la Mairie. C’est alors que les conducteurs de moto vont se mettre en colère. Ils vont décider de signifier leur colère en bloquant la voie publique sur l’axe routier Carrefour Agip vers le Marché Mboppi. C’est à la suite de ces barricades que les forces de polices vont intervenir et s’en prendre aux conducteurs de moto. Les motos vont être saisies, près de 13 moto taximen seront embarqués.
Et pourtant, les moto taximen ne demandent qu’une chose. « Nous ne demandons qu’à travailler. Il est vrai que plusieurs conducteurs de motos ne disposent pas de permis de conduire. Néanmoins, ils ont entamé les procédures pour avoir ces permis-là. Chaque camp de moto est en train de se mobiliser pour obtenir cette pièce. Maintenant, nous sommes dans ce processus et pendant ce temps, la mairie ne nous permet pas de travailler. Ils ne veulent même pas nous comprendre ».
Stéphane NZESSEU