Mme Allegria Mama Del Pilar Baiochi Coordonnateur résident de l’Organisation des Nations Unies réitère que cette option n’est pas à l’ordre du jour.
Dans une interview accordée à notre confrère Le Jour N°2812, Mme Allegria Mama Del Pilar Baiochi se veut ferme sur la question. L’Organisation des Nations Unies (ONU) ne compte pas envoyer une mission de paix au Cameroun. Pour elle il s’agit tout simplement d’un fake news. «Non ! Je l’ai répété à plusieurs fois, j’ai même fait une interview en expliquant clairement cette affaire de fake news de maintien de la paix, je vais vraiment l’arrêter là. Je vous explique: pour établir une opération de maintien de la paix, c’est le conseil de sécurité qui doit le faire. Et le Conseil de sécurité doit discuter avec le Cameroun, chose qui n’a jamais été faite. Déjà le Cameroun n’est pas dans l’agenda du Conseil de sécurité et donc il n’est pas qu’il y ait une opération de maintien de la paix», ajoute-t-elle.
Poursuivant dans la même lancée, Mme Allegria Mama Del Pilar Baiochi indique que tout camerounais peut savoir si le pays a discuté avec le Conseil de sécurité de l’ONU. «Toutes les discussions au sein du Conseil de sécurité sont publiques. Et donc la population camerounaise peut aller sur le site des Nations Unies pour s’informer et se dire «est-ce que le Cameroun a été discuté au Conseil de sécurité ?» La réponse est là. Et donc si vous voyez que le Cameroun n’a pas été discuté, c’est qu’il n’y aucune possibilité pour y établir une mission de maintien de la paix. Je le réexplique: c’est le Conseil de sécurité qui doit décider de l’établissement d’une opération de maintien de la paix et le Cameroun n’est pas dans l’agenda du Conseil de sécurité».
A titre de rappel, le Coordonnateur résident de l’ONU a effectué une visite le mercredi 15 novembre 2018 à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Elle s’y est rendue avec une mission des Nations unies. Le but de cette descente était d’abord de toucher du doigt la réalité, ensuite de procéder à l’évaluation des besoins humanitaires. De retour de Buea, cette mission a indiqué qu’il y a des besoins pressants dans les domaines entre autres de l’éducation, de la santé, de la sécurité alimentaire. «On sait qu’il y a énormément de besoins exprimés par la population civile dans tous les secteurs. On a écouté la société civile, les ONG mais aussi l’équipe des Nations unies qui est là. Ils nous ont dit quelles sont les priorités et donc pour nous, la priorité aujourd’hui c’est de travailler avec le gouvernement, mais aussi élaborer un plan de réponse qui puisse toucher les populations qui sont dans le besoin», a déclaré Mme Allegria.
Pour la résolution de la crise socio-politique qui paralyse les régions anglophones, la mission de l’ONU a une fois de plus indiqué que la voie à suivre est celle du dialogue. «La solution on est bien d’accord n’est pas que des solutions de par la force. Mais le dialogue, le dialogue reste la voie à privilégier pour résoudre rapidement le problème auquel nous sommes confrontés», a déclaré Modibo Traoré, le Chef du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires de l’ONU au Cameroun.
Liliane N.