Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2019, un éboulement de terrain va ensevelir près de 43 camerounais sous les décombres de leurs domiciles construits en contre bas d’un flanc de colline. Le Chef de l’Etat décrètera une journée de deuil national. Quid de la catastrophe de Ngouaché, un an plus tard.
Au petit matin du 29 octobre 2019, le quartier Ngouaché dans la ville de Bafoussam est dans la consternation. Dans la nuit, du fait des fortes pluies qui s’abattent dans la région, une partie du flanc de collines sur lequel est construit bon nombre d’habitations du quartier, s’est écroulé sur lesdites habitations.
Bilan, 43 personnes décédées dont 26 enfants. Le matin, les populations s’activent pour essayer de sauver ceux qui pouvaient encore l’être. Les images du drame vont faire le tour du monde. Et comme ce fût le cas avec la catastrophe d’Eseka ou encore le drame de Kumba. On se souvient de ces petits enfants transportés pour être épargnés.
Les camerounais dans leur ensemble vont se mobiliser. Le premier des leurs en tête. Le Chef de l’Etat va décider d’un jour de deuil national. « Un deuil national est déclaré pour la journée du samedi 09 novembre 2019, en la mémoire des 43 victimes de l’éboulement survenu à Bafoussam, Département de la Mifi, Région de l’Ouest, dans la nuit du 28 au 29 octobre 2019. »
Après le Chef de l’Etat, plusieurs grands noms de la classe politique et culturelle, au Cameroun et à l’étranger se sont mobilisés pour pleurer avec ces populations de la ville de Bafoussam. Au nombre desquels, Alain FOKA, SAMUEL ETO’O, Stanley ENOW et bien d’autres.
Malheureusement, les initiatives de reconstruction des maisons pour les sinistrés, promises par Samuel Eto’o, vont être stoppées par la Mairie de la ville de Bafoussam 3e, Daniel DEFONKOU. Courroucé, le lion indomptable va exprimer son mécontentement à ce maire « Il est inadmissible, incongru et très malsain que tant d'énergie soit déployée pour torpiller une initiative purement humanitaire visant à offrir un toit et de la dignité aux concitoyens ayant tout perdu, par la triste volonté de la nature.
Ce projet porté par Alain Foka, a flatté et mobilisé toute ma personne, mon humanité et mon âme à travers sa pertinence et la joie de vivre qu'il devait procurer aux frères et sœurs de la ville de Bafoussam très meurtris par cette catastrophe de Ngouache. C’est de la hauteur de cet espoir qu'est née la profondeur de ma présente et très profonde désolation.
Pour ma part, j'ai toujours pensé que la décentralisation telle que voulue par le législateur, le peuple qui l'a réclamée et le président de la République qui l'a promulguée, visait à rapprocher davantage les populations aux personnes qu'elles ont élues. Quelle désillusion ! »
Un an plus tard, ces populations sont toujours abandonnées à elles-mêmes. Aucune maison pour les recaser. L’eau coule sous les ponts. On les a tous oubliés.
Stéphane NZESSEU