Le « bagando boy » était l’invité de « C’ Comment » sur Canal 2 International. Il s’est dévoilé et a expliqué les contours de la naissance de ce titre qui fait le tour de l’Afrique et du monde.
Le garçon d’Etam Bafia, Nkolndongo et Mvog Mbi à Yaoundé est en train de « briss ». Aveiro Djess a grandi entre sa maison et le marché Mvog Mbi. Il a passé ses journées à voir vivre ces camerounais, comme tous les prolétaires du monde, au jour le jour, se contentant des petits métiers mal payés, créchant dans des maisons mal famées et se nourrissent comme ils peuvent.
« J’ai grandi au marché Mvog Mbi. Et voyais les gens travailler dur. Ils se levaient tôt à 05 heures, pour déballer les marchandises et pouvaient rester au marché de 06 heures à 23 heures. Mes parents n’avaient pas assez d’argent pour nous envoyer tous à l’école. Alors il fallait un peu se battre. Moi mon père avait le rêve que je devienne footballeur. Mais ce n’était pas facile. Tu sors des entraînements, tu arrives à la maison, et tu trouves qu’on a cuisiné l’Okok. Et pour la récupération, ce n’est pas ce qui est le plus conseillé. Mais je vais essayer, je vais forcer mais ça ne va pas donner. Finalement, c’est la musique qui m’a choisi. » Témoigne l’artiste. C’est donc après avoir manqué de faire carrière dans le football qu’il va plonger dans la musique. D’abord DJ, il va devenir le chanteur adulé que le monde est en train de découvrir en ce moment.
« Ce qui m’a inspiré, c’est la vie dans le ghetto. La vie dans les quartiers où je suis né et j’ai grandi. Les quartiers difficiles » fait savoir Aveiro Djess. Et dans cet environnement, le défi était de chercher « le nyama » (qui veut dire l’argent). Dans la chanson « le nyama », l’artiste raconte la vie qu’il a vécu, mais aussi la vie qu’il a vu vivre autour de lui.
Aussi, Aveiro Djess ne travaille pas seul. Il fait participer plusieurs de ses proches. Sur le plateau il dit : « J’ai une équipe de plus de 10 d’amitié. Et je reçois les avis des autres amis qui donnent des idées de pas de dance ou de types d’animations. Pour les textes, il faut écrire les trucs qui peuvent toucher les gens. Je travaille avec un frère, Trébor, qui est un rappeur. Et quand je finis d’écrire un texte, je lui montre pour qu’il corrige. Puisqu’il a une très bonne plume, il corrige et apporte du sien dans les textes. »
Sur la raison du choix des petits métiers comme cible de ses chansons, il réaffirme que son désir c’est de rendre leur fierté à ces gagne-petit qui triment à longueur de journée pour assurer la pitance quotidienne à leurs parents. « J’ai vu des gens être méprisé parce qu’ils étaient des brouetteurs. Or c’est un challenge pour un brouetteur de sortir très tôt le matin pour travailler en sachant que « la mater » va manger le soir. »
« Le nyama », c’est aussi l’histoire d’une vie à la Hollywood, le rêve américain, ou plutôt, le rêve camerounais.
Stéphane NZESSEU