Depuis le début de la crise du coronavirus, il ne se passe pas une semaine sans que www.agencecamerounpresse.com ne dénonce les pratiques frauduleuses autour des tests PCR dans la ville de Douala. Une nouvelle enquête que vient de publier la plateforme Data Cameroon révèle de nouveaux acteurs impliqués dans cette mafia du Covid-19 à Douala.
L’un des réseaux les plus huilés de cette mafia des tests PCR pour le Covid-19, est bien sûr dans le couloir des opérations pour la délivrance des tests pour les voyageurs internationaux depuis l’aéroport de Douala. Le test négatif est un véritable sésame. Et les agents du ministère de la Santé publique le savent très bien.
Le centre de dépistage de Deido (1erarrondissement de la ville de Douala) est celui qui aura été pisté par ces autres enquêteurs.
Dans la ville il existe neufs points pour les dépistages et délivrances des résultats pour le Covid 19. Devant ce centre, des nombreux camerounais et étrangers. Les uns viennent se faire tester et d’autres sont là pour récupérer les résultats.
Or, pour la plupart de ceux qui sont là pour récupérer leurs tests, les vols sont prévus pour le même jour. Ceci est une stratégie bien pensée par ces agents. Une situation encouragée par le fait que les tests sont demandés dans une validité de deux jours (48h).
Data Cameroon relate le témoignage d’une passagère du vol Ethiopian en direction de Paris. Deux heures avant le décollage de son avion, ladite patiente n’a pas encore le résultat de son test. Elle est au centre de Deido en attente de ses résultats.
« Au secrétariat des lieux, le résultat de Lydie n’est toujours pas disponible. Elle est redirigée à l’aéroport international de Douala, où l’enregistrement des bagages est en cours. Mais sans test négatif, impossible pour cette quinquagénaire de suivre le processus. « Retournez dans le centre où vous avez été prélevé. Il faut un document », conseille un agent d’escale de la compagnie Ethiopian Airlines. De retour au centre de Deido, Lydie est une fois de plus renvoyée à Laquintinie. Là-bas, un responsable témoin de ses allers-retours lui donne son numéro de téléphone. Quelques minutes plus tard, après une discussion fructueuse via WhatsApp, elle peut enfin faire la queue à l’aéroport. “J’ai payé et j’ai obtenu un test négatif”, sourit-elle, sans révéler le montant. »
Des témoignages comme ceux de cette dernière sont légions. Une situation savamment entretenue par les agents du ministère de la santé. Ce qui est davantage surprenant c’est que ces résultats sont tellement vraisemblables qu’il est impossible de distinguer les faux des vrais.
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Stéphane NZESSEU