Depuis mai dernier, des cas de choléra continuent d’être enregistrés dans les régions septentrionales du pays.
«A ce jour, 08 districts de santé sont en épidémie dans la région avec 180 cas pour 20 décès», indique un communiqué publié le 3 septembre 2018 par la délégation régionale pour la Santé Publique pour le Nord. Pour anéantir l’épidémie, les autorités sanitaires des régions du Nord et de l’Extrême-Nord, ainsi que leurs partenaires, mènent des campagnes sur le terrain et prennent en charge les personnes affectées par l’épidémie.
Il faut dire que l'épidémie déclenchée en mai dernier s'est d'abord répandue à partir de la région Nord puis dans la région Centre et dans la région du Littoral. Les régions du Nord et du Littoral continuent de notifier de nouveaux cas suspects. La région du Centre n'a pas notifié des cas suspects depuis le 27 août 2018.
Douze districts notifient actuellement cas de choléra, 10 dans la région du Nord et deux dans la région du Littoral. Du 7 au 24 septembre, 116 nouveaux cas suspects de choléra dont 11 décès liés ont été notifiés.
Depuis le début de l'épidémie, 367 cas suspects, dont 31 décès liés (létalité : 8,4 %), ont été notifiés. La région du Nord reste l'épicentre de l'épidémie et représente 79 % des cas (291 cas dont 29 cas confirmés et 30 décès). Le taux de létalité dans cette région est le plus élevé avec 30 décès liés (létalité : 10,3 %), comparé à un décès dans la région Centre (létalité : 1,4 %) et aucun décès dans la région du Littoral.
Depuis le début de l'épidémie, 37 échantillons de selles sur 126 analysés au Centre Pasteur du Cameroun ont été confirmés positifs pour Vibrio cholerae, de sérogroupe, O1 Inaba par culture. La majorité (56 %) des cas est les femmes et 47 % ont entre 16 et 45 ans. Les enfants de moins de cinq ans représentent 8,7 % des cas.
Les facteurs favorisants la propension, selon les spécialistes et professionnels de la santé, ont trait à la fluidité entre les différents districts et aires de santé de la région, l’insuffisance des forages et points d’eau potable, la faible disponibilité des latrines au sein des ménages, la non observation des règles élémentaires d’hygiène, la préférence à la consommation de l’eau des rivières et autres mayo, entre autres.
Selon la délégation régionale pour la Santé Publique pour le Nord, des mesures à moyen et à long termes devraient être prises pour complètement éradiquer l’épidémie à savoir : la sensibilisation des populations à travers les médias, dans les réunions ou les lieux de cultes.
Les autorités administratives demandent aux différents maires de mettre un accent particulier sur la construction des points d’eau potables dans leurs municipalités car, selon elles, les populations, pendant les saisons des pluies consomment habituellement les eaux qui inondent les sols. L’eau devrait désormais être traitée avant sa consommation. Des latrines devraient être construites et utilisées effectivement.
Otric N.