L’Organisation mondiale de la Santé a révisé ses recommandations sur l’utilisation de contraceptifs hormonaux par les femmes particulièrement exposées au VIH.
Dans un communiqué publié le 29 août dernier, l ’Organisation mondiale de la Santé (OMS) informe qu’elle a révisé ses lignes directrices sur l’utilisation de méthodes contraceptives pour prendre en compte de nouvelles données. Ces nouveau éléments, montrent que les femmes particulièrement exposées au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) peuvent utiliser n’importe quel type de contraception réversible, y compris des progestatifs seuls injectables, des implants et des dispositifs intra-utérins (DIU), sans que cela n’augmente le risque d’une infection par le VIH.
Toutefois, souligne cette organisation, dans la mesure où ces méthodes contraceptives n’offrent aucune protection contre le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), ces lignes directrices invitent à utiliser un préservatif de manière systématique et appropriée lorsqu’il existe un risque de contracter une IST, y compris le VIH. L’Oms recommande également de proposer, si possible, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) dans les zones où l’incidence du VIH est supérieure à 3%.
Les lignes directrices ont été mises à jour à partir d’un examen minutieux des dernières données scientifiques. Cette nouvelle version souligne que les femmes devraient avoir accès à l’ensemble des méthodes de contraception modernes afin de pouvoir faire un choix éclairé en ce qui concerne leur contraception et leur santé sexuelle. « Les études montrent que le risque d’infection par le VIH ne doit pas restreindre les options contraceptives des femmes. Toutes les femmes devraient avoir accès à un large choix de méthodes de contraception, ainsi qu’à des services de prévention du VIH et à un traitement si nécessaire », explique le Dr Peter Salama, Directeur exécutif chargé de la Couverture sanitaire universelle/Santé à toutes les étapes de la vie.
La version actualisée des Critères de recevabilité médicale pour l’adoption et l’utilisation continue de méthodes contraceptives découle d’un examen des dernières données disponibles mené par un groupe indépendant chargé d’élaborer des lignes directrices. L’Oms indique que ces recommandations sont particulièrement importantes pour les pays d’Afrique subsaharienne, qui affichent les taux de transmission du VIH les plus élevés et qui doivent par ailleurs affronter des obstacles considérables afin que les femmes aient accès à l’ensemble des méthodes contraceptives.
À l’heure actuelle, en Afrique, un quart des femmes entre 15 et 49 ans (24%) qui ne souhaitent pas avoir d’enfant dans l’immédiat ou dans l’absolu n’ont qu’un accès limité à des méthodes de contraception modernes. Il s’agit du principal besoin non satisfait dans toutes les Régions de l’OMS. Dans cette logique, l’Oms relève qu’elle travaillera avec les ministères de la santé, les organisations qui fournissent des services de contraception et des services relatifs au VIH ou aux IST, ainsi qu’avec la société civile, notamment les organisations de jeunes, pour mettre en œuvre ces recommandations actualisées.
Marie MGUE