Un deuxième cas d'Ebola a été détecté à Goma, une grande ville de l'Est du pays, qui partage la même frontière que le Rwanda.
Il s'agit d'un homme qui était suivi par les soignants de Bunia mais qui a fui les équipes de la riposte. Un décès qui a incité Jean-Jacques Muyembe, Professeur en virologie et directeur de l'Institut national de Recherche biomédicale, à faire le déplacement et, face à l’inquiétude de plus en plus grandissante de la population, le Professeur Muyembe, par ailleurs coordonnateur de désormais la riposte nationale contre Ebola pense qu’il n’ya pas lieu de s’inquiéter : « On ne peut vaincre Ebola que si la population le veut…».
Les enfants de plus en plus exposés
C’est le constat fait par l'Unicef, qui s'inquiète de plus en plus du nombre d'enfants touchés par cette épidémie. Sur 2700 malades répertoriés à ce jour, plus de 25% sont des mineurs.
Un chiffre qui fait monter la côte d’alerte car, il est plus élevé que celui relevé lors de l'épidémie qui a touché l'Afrique de l'Ouest en 2014, selon l'agence des Nations Unies pour l'Enfance. L’organisme attire l’attention sur le risque de contagion dans les centres de santé fréquentés par d'autres malades que ceux d'Ebola.
« Car Ebola et les autres épidémies sont liées », rappelle Jérôme Pfaffmann. Pour ce spécialiste santé à l’Unicef, si cette épidémie doit être endiguée, il ne faut pas oublier les autres urgences sanitaires dans l'Est de la RDC : « Certes, on ne saurait parler de compétition entre Ebola et les autres pathologies, comme on ne saurait comparer la pneumonie et la diarrhée. C’est juste que maintenant nous sommes dans une situation où on a des familles, des enfants, qui ont besoin de soins et il est de notre devoir d’apporter une réponse complète à ces besoins-là ».
Tous ces enjeux sont d'ailleurs intimement liés. Parce que les symptômes d'Ebola peuvent ressembler à ceux du paludisme, les enfants atteints peuvent être admis dans des centres de santé sans aucune précaution. D'autres contractent alors le virus. Autre explication. Quand ils sont malades, les plus jeunes sont souvent pris en charge par leur communauté. Multipliant ainsi les risques de contagion.
Quasiment un an jour pour jour après le début de l'épidémie d'Ebola, l'Unicef demande de l'aide pour obtenir des fonds et vacciner le plus d'enfants possible contre toutes les menaces auxquelles ils sont exposés dans l'Est de la RDC.
Nicole Ricci Minyem