Au moins 11 ouvriers ont été tués et plusieurs autres blessés au nord-est du Nigeria, dans une attaque menée par des éléments armés d’un groupe affilié au groupe Etat islamique (EI), rapporte Frédéric Powelton de Sahel Intelligence.
Selon le rapport du site d’informations stratégiques, les assaillants du Groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont ouvert le feu sur les ouvriers au moment où ils étaient en train d’installer des câbles de fibre optique dans le village de Wajirko, à 150 kilomètres de la capitale de l’Etat de Borno, à Maiduguri. Les victimes sont des habitants de la région engagés par une firme de télécoms.
Les terroristes avaient sommé à trois occasions, les ouvriers de cesser de travailler dans ce projet considéré comme une menace, indique la même source. L’ISWAP, ancienne faction du groupe boko haram, compte environ 3.500 à 5.000 hommes, selon les estimations du centre de recherche International Crisis Group.
35 000 morts depuis dix ans
L’Iswap, ancienne faction du groupe boko haram, compte de 3 500 à 5 000 hommes, selon les estimations du centre de recherche International Crisis Group. Contrairement aux hommes restés fidèles au leader historique de boko haram, Abubakar Shekau, qui s’en prennent aux civils, ceux là ciblent les militaires nigérians, dont un grand nombre a été tué au cours de leurs assauts.
Le groupe terroriste jouit d’une forte présence à Wajirko et dans les régions voisines, même si cette zone est proche de la forêt de Sambisa, le bastion de ses rivaux djihadistes de Boko Haram. Les djihadistes liés à l’EI ont lancé plusieurs attaques visant les militaires nigérians dans cette région.
En avril, ils ont pillé et brûlé une base militaire à Wajirko, après d’intenses combats avec des soldats qui ont dû se replier. Depuis, les militaires ont abandonné la base et le village a été laissé sans défense, à l’exception de quelques patrouilles militaires qui sont aussi attaquées par les djihadistes. Les populations ont dû se replier dans les Etats voisins, en abandonnant tout derrière elles et essayant tant bien que mal, de se refaire une nouvelle vie.
L’Iswap s’est séparé de Boko Haram en 2016, à cause des divergences idéologiques et à propos des attaques contre les civils. Depuis dix ans, le conflit a fait 35 000 morts, et plus de 2 millions de déplacés ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. Le conflit s’est étendu au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.
N.R.M