C’est une préoccupation permanente pour le Système des Nations Unies, à travers la Commission Économique pour l’Afrique et, tous les domaines de la vie socio-économique et environnemental sont concernés.
Cette année, les réflexions vont se dérouler autour du thème « Des statistiques officielles de haute qualité pour assurer la transparence, la bonne gouvernance et le développement inclusif. Ce dernier s’intègre à la question centrale qui sera en débat lors du sommet de l’Union Africaine de 2018 - Remporter la lutte contre la corruption : Une voie durable pour la transformation de l’Afrique ». La corruption est associée à un manque de transparence, à la faiblesse de la gouvernance et à un développement national, dans la mesure où elle entrave la mobilisation des recettes publiques – compromet l’exécution des projets d’investissement – freine le développement t la croissance du secteur privé – favorise la mauvaise répartition des ressources humaines – contribue à la détérioration de la répartition des revenus…
Dans la pratique, les hauts niveaux de développement humain vont de pair avec de faibles niveaux de corruption. Cette dernière compromet tant le développement social, environnemental et économique inclusif que la croissance. La bonne gouvernance est l’une des conditions préalables à l’avènement d’une Afrique prospère et pacifique. Elle est au cœur de l’Agenda 2063 de l’Union africaine comme cela a été précisé dans la troisième aspiration du programme, à savoir « Une Afrique où règnent la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’Homme, la justice et l’état de droit… ». Pour lutter contre cette pandémie qui semble avoir des tentacules partout, le Conseil consultatif de l’Union africaine pour la lutte contre la corruption, en partenariat avec les Etats membres a adopté une convention sur la prévention et la lutte contre cette gangrène dans les pays africains. Des statistiques officielles de qualité notamment celles relatives à la gouvernance, à la paix et la sécurité, contribuent efficacement à la transparence, à la bonne gouvernance et au développement inclusif en Afrique. Malheureusement, ils sont rares, les pays du continent qui produisent des statistiques fiables et de qualité concernant la gouvernance, la paix et la sécurité.
En dehors du respect des normes professionnelles et de l’éthique, des principes scientifiques, et des règles de confidentialités, la production des statistiques officielles, leur diffusion et leur utilisation doivent être étayées par de solides législations statistiques nationale. Par ailleurs, les données doivent présenter les caractéristiques telles que : La Pertinence – la Viabilité – l’Exactitude et la Fiabilité – La Continuité – La Cohérence et la Comparabilité – la Ponctualité – L’Actualité et la Spécificité. Ces dernières années, la communauté statistique a mis au point, des outils qui permettent aux décideurs de disposer de données fiables, fondées sur des chiffres dont ils peuvent se servir afin de formuler des décisions fondées sur des informations factuelles. Elles concernent la bonne gouvernance, le développement inclusif et la transparence.
En facilitant la création de cadres détaillés pour la surveillance de toutes les données de statistiques économiques, sociales et environnementales, les statistiques officielles permettent de suivre à la trace, les flux financiers illicites qui alimentent la corruption et d’y mettre fin. Les données en accès libre peuvent aider à la gouvernance et à améliorer l’équité, l’objectivité et la fiabilité des activités de même que des politiques officielles. Ce qui donne un rang de priorité au bien être des citoyens.
Nicole Ricci Minyem