L’illustration de deux noyés salvadoriens, un papa et sa fille âgée de deux ans, est une preuve des dangers encourus par les migrants qui tentent de rejoindre les Etats-Unis.
Les corps d’Oscar et Angie Martinez ont été retrouvés en début de semaine, dans les environs de Matamoros, dans l’Etat mexicain de Tamaulipas, selon un rapport de la justice mexicaine.
D’après les informations fournies par ce document, Oscar Martinez, un cuisinier de 25 ans, sa compagne de 21 ans et leur petite fille sont arrivés la semaine dernière à Matamoros après avoir parcouru tout le Mexique. Dimanche après-midi, la famille a décidé d’essayer de gagner à la nage la rive américaine du Rio Bravo, accompagnée d’un ami.
Une photographie qui rappelle celle d’Aylan
Le père a pris l’enfant sur son dos, en la calant à l’intérieur de son t-shirt, pour traverser le fleuve. Mais, emportés par des courants violents, tous deux se sont noyés sous les yeux de la mère, laquelle a pu retourner en vie sur la rive mexicaine, selon les explications qu’elle a fournies aux autorités locales.
Les photographies des cadavres du jeune père et de l’enfant flottant sur le ventre sur la rive mexicaine du fleuve ont fortement choqué l’opinion publique au Salvador, mais aussi aux Etats-Unis et dans le monde, où les clichés rappellent ceux d’Aylan, migrant syrien âgé de trois ans, retrouvé sans vie sur une plage turque en 2015.
Le gouvernement mexicain est la cible de vives critiques ces derniers jours, pour son attitude envers les migrants. Fin mai, le président américain Donald Trump avait menacé d’imposer des droits de douane sur tous les produits mexicains importés aux Etats-Unis, si Mexico ne freinait pas la vague de migrants clandestins en provenance d’Amérique centrale. Le 7 juin, les deux pays sont parvenus à un accord : les États-Unis ont donné 45 jours au Mexique pour prendre des mesures.
Mardi, le président mexicain Andres Manuel Lopez a cependant démenti qu’un ordre ait été donné aux militaires d’interpeller les clandestins qui traversent la frontière avec les Etats-Unis, dans le cadre de l’accord sur l’immigration conclu avec Washington.
L’indignation est également vive côté américain, après les révélations par Human Rights Watch, sur les conditions de vie sordides de 300 jeunes migrants, dans un centre de détention du Texas, près de la ville frontalière d’El Paso. Le centre a été vidé lundi. En pleine polémique, le chef par intérim de la police aux frontières, John Sanders, a annoncé sa démission.
Nicole Ricci Minyem