Le Premier ministre Alexis Tsipras a demandé au parlement grec de procéder immédiatement à un vote de confiance à son gouvernement. Son annonce du intervient après la démission de son ministre de la Défense, fervent opposant au nouveau nom de la Macédoine que les députés grecs doivent entériner prochainement.
«Nous allons immédiatement procéder au renouvellement de la confiance à notre gouvernement par un vote au parlement, afin de résoudre les principaux dossiers de notre pays», a déclaré le Premier ministre, après avoir accepté la démission de Panos Kammenos, principal allié de la coalition gouvernementale.
Selon l'agence de presse ANA (semi-officielle), les débats sur un vote de confiance pourraient commencer dès le 15 Janvier prochain et ce, jusqu’au Jeudi 17.
Pas de vote de confiance
Panos Kammenos, qui juge que le nom de Macédoine ne peut pas être utilisé dans un autre pays que la Grèce pour des raisons historiques, a d'ores et déjà annoncé que son petit parti souverainiste (ANEL) ne voterait pas la confiance au gouvernement, estimant que cela reviendrait à donner son aval à l'accord gréco-macédonien.
Il a suggéré qu'au moins trois députés ANEL, dont lui-même, voteraient contre l'accord gréco-macédonien du 17 juin. Le parti des Grecs indépendants (ANEL) apporte habituellement sept suffrages à Alexis Tsipras au parlement.
Faible marge
«Nous ferons tout pour bloquer la ratification de l'accord de Prespes» sur le nouveau nom de la Macédoine, a encore déclaré Panos Kammenos, lors d'une conférence de presse. Il a jugé cet accord «anticonstitutionnel» et a réclamé un référendum coïncidant avec les élections européennes en mai.
Cet accord de Prespes nécessite une approbation des députés grecs à une majorité simple. Mais Alexis Tsipras dispose d'une faible marge de manœuvre. Il pouvait compter ainsi sur 153 députés sur 300, mais c'était avant l'annonce de la démission du ministre de la Défense.
Il est toutefois important de relever que ce changement de nom, ne pourra devenir effectif que si l'accord est également ratifié par le Parlement grec. Le vote à Athènes devrait intervenir dans les dix jours, selon Alexis Tsipras. Le parti Nouvelle démocratie, principale formation de l'opposition, a annoncé qu'il se prononcerait contre. Le Premier ministre grec espère malgré tout s'appuyer sur les voix du centre gauche et les députés indépendants.
Les députés macédoniens ont quant à eux, accepté en milieu de semaine, à la majorité des deux tiers requise, de rebaptiser leur pays en République de Macédoine du Nord. Il appartient désormais aux députés grecs de se prononcer sur ce nouveau nom, conformément à l'accord de Prespes conclu entre la Grèce et la Macédoine au mois de Juin 2018, avec le Premier ministre grec. Athènes demandait ce changement de nom en revendiquant que le terme de Macédoine ne pouvait désigner que la province située dans le nord de la Grèce.
La question est particulièrement sensible en Grèce puisque le ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias, architecte de l'accord, avait démissionné en octobre, affirmant ne pas bénéficier d'un soutien suffisant de Tsipras dans les mauvaises relations qu'il entretenait avec Kammenos.
Nicole Ricci Minyem