Début d’une journée de mobilisation partout en France. La confédération générale du travail (CGT) organise ce mardi une « grève nationale de 24 heures » et des manifestations pour réclamer hausse des salaires et justice fiscale. Les manifestations rassemblent Solidaires, des syndicats FO, la France Insoumise, mais aussi des gilets jaunes.
Le mouvement a débuté dans la nuit de lundi à mardi au marché international de Rungis, en région parisienne. Quelque 200 à 300 « gilets jaunes » et manifestants munis de drapeaux de la CGT ont bloqué dans le calme l’une des quatre entrées du marché. En novembre, le numéro un de la CGT avait refusé tout lien avec ce mouvement à cause de son discours anti-fiscal et craignant des risques de récupération par l’extrême droite.
Les gilets jaunes appellent à rejoindre le mouvement
Il a rapidement révisé son discours, lorsque les revendications des gilets jaunes se sont élargies au champ social, avec des demandes de hausse du Smic, de justice fiscale ou de davantage de services publics : « Au début, il y a eu de la méfiance de part et d’autre. Petit à petit, la convergence se fait », s’est réjouie auprès Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, également de la partie, de même que Solidaires, le Npa, le Pcf, la France insoumise.
Ces derniers jours, des personnes se revendiquant des gilets jaunes ont multiplié sur Twitter des appels à rejoindre l’initiative de la Cgt, de même qu’Eric Drouet, l’une des figures du mouvement. On ne sait pas encore combien ils seront, car jusqu’à présent, en dehors de quelques très rares initiatives communes, notamment à Toulouse ou à Paris, les convergences ont tourné court.
Des centaines de manifestations prévues en France
Des syndicats de Force ouvrière sont aussi attendus, même si leur confédération n’a pas appelé à rejoindre le mouvement, occupée à mener toute cette semaine une mobilisation parallèle dans la fonction publique pour réclamer une hausse des salaires et défendre le service public. Hésitant à rejoindre le mouvement, la Cfdt s’est finalement désistée : « Il y avait potentiellement une liste à la Prévert et forcément une grève, ce n’était pas notre objectif », a expliqué Laurent Berger (Cfdt), qui préfère participer au grand débat proposé par l’exécutif, ce que la Cgt et Solidaires refusent, le jugeant biaisé.
Plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (Dgccrf), à la RATP ou à la Sncf. Outre les revendications sociales, certains viendront pour défendre « la liberté de manifester ». Hasard du calendrier, la loi anticasseurs doit être votée ce mardi, à l’Assemblée, donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats.
D’autres grèves annoncées au cours des prochains mois
« Quand on commence à restreindre les libertés individuelles et collectives et notre droit fondamental de manifester, on est sur une route qui est dangereuse et qui évidemment pourrait s’assimiler au totalitarisme », a prévenu Philippe Martinez, qui défilera à Paris à partir de 14 heures de l’Hôtel de Ville jusqu’à la place de la Concorde.
La confédération générale des travailleurs envisage d’ores et déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars. Lors de la précédente mobilisation, le 14 décembre, la CGT avait dénombré 15.000 manifestants à Paris, la préfecture de police en comptant 6.000. Aucun chiffre au niveau national n’a été communiqué.
Nicole Ricci Minyem