Ils l’ont relevé à l’issue de la rencontre virtuelle présidée le 06 Août dernier par Alamine Ousmane Mey – Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, sous le thème : Protéger le capital humain de l’Afrique face à la Covid -I9 : Sauver des vies, préserver le bien-être, sauvegarder la productivité et l'emploi.
Cinq principaux points ont été retenus
- Amélioration de l'aide extérieure et de l'efficacité de l'aide pendant la pandémie de Covid-l9
Sur ce premier point, les participants à la rencontre virtuelle du 06 Août dernier ont apprécié les mesures prises par les deux institutions de Bretton Woods, notamment la création d'une ligne de liquidité à court terme pour aider les pays africains à atténuer l'impact dévastateur du Covid – 19, l'augmentation temporaire des limites annuelles d'accès aux ressources, aux fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance, l’allègement du service de la dette envers le FMI au titre du fonds fiduciaire d'assistance et de riposte aux catastrophes…
Doléances
« Nous demandons au Groupe de la Banque mondiale de fournir les ressources nécessaires à tous les pays clients qui en ont besoin, notamment les petits Etats, les Etats en situation de fragilité et de conflit et ceux dont la dette est improductive ou qui sont confrontés à des chocs multiples. Nous demandons au FMI de rechercher des solutions novatrices permettant de fournir une aide d'urgence aux pays dont l'endettement est insoutenable et d'étendre l’allègement de la dette à un plus grand nombre de pays, tout en mobilisant des ressources supplémentaires pour son fonds fiduciaire… ».
- Accroissement de la prestation de services : Santé, Education, Eau et Protection Sociale
Les gouverneurs Africains estiment que le soutien obtenu par les 54 Etats va contribuer « à accélérer les efforts d'urgence des pays pour la prévention, la détection et la riposte aux défis de santé publique que pose la pandémie de Covid -19,tout en renforçant les systèmes nationaux de préparation de la santé publique et en améliorant l'éducation, les systèmes d'approvisionnement en eau et les filets de protection sociale… ».
Toutefois,
Ils demandent instamment au Groupe de la Banque mondiale de « Continuer de soutenir le secteur privé, notamment en vue d'améliorer la production nationale d'équipements médicaux, tout en contribuant à la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle - Promouvoir l'intégration régionale, par exemple à travers les chaînes de valeur...
D’aider les pays à obtenir rapidement des fournitures médicales et alimentaires urgentes – A développer et à améliorer rapidement le ciblage des transferts monétaires et d'autres programmes sociaux - D'accélérer la mise en œuvre du programme stratégique de préparation et d'intervention dans le cadre de l'approche programmatique à phases multiples qui va contribuer à faciliter l'aide aux réfugiés et aux communautés d'accueil… ».
- Consolidation des politiques macro-budgétaires et de la gouvernance
Sur ce point, les représentants des Etats Africains ont estimé qu’à chaque niveau, les Gouvernements « Déploient tous les outils à leur disposition, pour réduire autant que faire se peut l'impact économique et humanitaire de la crise sanitaire…
Outre les mesures de santé publique visant à contenir la pandémie, nous avons adopté des politiques anticycliques, malgré la contrainte que représentent la marge de manœuvre budgétaire limitée et la détérioration de l'environnement financier mondial.
Néanmoins,
Ils invitent les deux institutions de Bretton Woods de :
Continuer à proposer des procédures simplifiées pour accéder à leurs instruments de prêt, et une assistance en matière d'élaboration de politiques institutionnelles, de gestion de la dette publique et de développement des capacités, en vue de renforcer nos cadres macro-budgétaires et notre gouvernance, et d'améliorer la mobilisation des ressources intérieures… ».
Cette démarche, selon eux est « Essentielle pendant et après la pandémie pour une reprise forte, durable et inclusive ».
Ils insistent en outre auprès du Fmi et de la Banque mondiale de « Tenir compte des efforts des pays admis à bénéficier du fonds fiduciaire RPC en vue de trouver un équilibre entre les objectifs de viabilité de la dette et les besoins de financement pour le développement, afin d'éviter des négociations bilatérales prolongées dans le cadre de l'initiative du G20... ».
- Renforcement des marchés, du secteur privé et de l'emploi
« Des millions d'emplois ont été perdus dans toute l'Afrique, entravant davantage la transformation économique du continent et la création d'emplois. La reprise économique dépendra en grande partie du secteur privé, et nous félicitons le Groupe de la Banque d'avoir mis à profit le Guichet de promotion du secteur privé et des ressources d'IDA-18 dans la riposte à la pandémie...
Le processus de transition vers une économie plus diversifiée, dont le secteur privé serait le moteur, nécessitera des réformes visant à améliorer l'environnement des affaires, remédier aux déficits d'infrastructures, assurer un meilleur accès au financement et promouvoir les PME ».
Sollicitations
« Nous demandons instamment au Groupe de la Banque mondiale, en particulier à IFC et à la MIGA : - De continuer à soutenir le secteur privé, notamment en vue d'améliorer la production nationale d'équipements médicaux, y compris les kits de test et les équipements de protection individuelle, tout en contribuant à la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle - De tirer parti de l'Accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine et de soutenir sa mise en œuvre, tout en favorisant les synergies avec d'autres organismes, notamment la Banque africaine de développement, et d'autres initiatives telles que le Pacte avec l'Afrique… ».
- Amélioration de la représentation et de la voix de l'Afrique ainsi que de la diversité au sein du FMI et du Groupe de la Banque mondiale
« Le recrutement de personnel provenant de diverses régions permet au FMI d'améliorer la qualité et l'efficacité de ses politiques et de jouer son rôle qui consiste à donner l'exemple. Les progrès sur le plan de la réalisation des niveaux de référence pour 2020 ont été inégaux et certains sont désormais irréalisables…Etant donné que la pandémie de Covid -l9 pourrait anéantir certains des progrès réalisés, il reste beaucoup à faire pour obtenir de meilleurs résultats ».
Ils requièrent que
« Des efforts accrus soient déployés sur ce front - Une augmentation de la part du personnel provenant des régions sous-représentées grâce à une approche plus proactive et un engagement plus fort à tous les niveaux – l’Acceptation par le Fmi de donner suite à la demande de longue date concernant un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne... ».
Nicole Ricci Minyem