Le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé ce lundi, la libération de l'homme d'affaires, arrêté lors de la vaste campagne anti-corruption menée en Arabie saoudite au mois de novembre 2017
L’homme d’affaires saoudo – éthiopien actif dans de nombreux domaines, à l’instar de l’hôtellerie, les mines, l’industrie ou encore l’agriculture, avait été arrêté début novembre 2017 en Arabie saoudite, parmi onze princes et des dizaines de ministres actuels ou anciens, quelques heures après la création, par décret royal, d’une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra – conservateur, Mohamed ben Salman, âgé de 32 ans. Une purge sans précédent qui devait permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir. Après la libération du prince milliardaire Al-Walid ben Talal, après trois mois de détention, et de son frère, en novembre dernier, c’est donc au tour de Mohamed Hussein Al-Amoudi d’être libéré, selon le bureau du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
Ce dernier rappelle par ailleurs, sur Twitter, qu’il s’était rendu en Arabie saoudite en septembre 2018, et que si le rapprochement avec l’Erythrée avait été au cœur de ce déplacement, le dossier al-Amoudi avait aussi été évoqué. L’information n’a pas encore été confirmée sur le site officiel du milliardaire, où un communiqué publié le 26 janvier précisait qu’il était « vivant et détenu dans des conditions confortables, pas du tout en prison », qu’il « n’a pas été torturé ou maltraité » et qu’il pouvait avoir « des contacts réguliers avec sa famille ».
Nouveaux ennuis judiciaires au Maroc
Cette libération, si elle est confirmée, ne signe cependant pas la fin des ennuis et poursuites judiciaires contre cet homme d’affaires âgé de 72 ans, dont le patrimoine est estimé par Forbes à 10,3 milliards de dollars, ce qui fait de lui un des industriels les plus riches de la planète. Le 5 novembre 2018, le tribunal de commerce de Casablanca s’est en effet prononcé en faveur de l’extension du processus de liquidation judiciaire de la Samir aux biens de Mohamed – Al –, actionnaire à 67 % de la raffinerie marocaine via le groupe suédo-saoudien Corral Petroleum Holding. Ses autres sociétés, comme Coral Hotels & Resort Company groupe hôtelier présent dans six pays de la région Mena ou la Société hôtelière Samir (propriétaire de l’Amphitrite Beach Hotel Mohammedia, pourraient donc être touchées par cette procédure de liquidation judiciaire.
El Amoudi, qui avait acheté la Samir à l’État marocain pour une bouchée de pain en 1997, a laissé une ardoise estimée entre 3,1 milliards et 3,9 milliards d’euros, tandis que plusieurs centaines de salariés et de sous-traitants se sont retrouvés sans emploi. Depuis son lieu de détention, l’homme d’affaires a déposé, le 14 mars 2018, un recours devant Le centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), contre le Royaume du Maroc, lui reprochant des « obstacles » et un traitement « injuste » après son investissement dans la société de raffinage Samir.