C’est dans le cadre d’une rencontre qui va se tenir le 4 Novembre prochain à Dakar et au cours de laquelle les participants venus de l’Egypte, de la Mauritanie, du Zimbabwe, du Lesotho, du Nigéria et de bien d’autres pays, vont réfléchir sur les mesures qu’il convient de prendre afin de garantir le développement économique, l’atténuation des changements climatiques et la prévention des maladies dans ce continent.
Ils vont en outre s’atteler à : - Souligner le rôle crucial de l’EAH pour l’économie, la population et l’environnement africains pendant et après l’épidémie de COVID-19 - Examiner les différentes mesures envisageables - Convenir des actions à mener pour garantir le déploiement des investissements nécessaires à une exploitation optimale du potentiel économique du secteur…
Partenariat
La RMF de la région Afrique qui fait partie des trois Réunions des ministres des finances prévues par SWA en 2020 est Co –organisée avec deux partenaires mondiaux, SWA–l’UNICEF et le Water Global Practice, un organisme de la Banque mondiale ainsi qu’avec deux partenaires régionaux, la Banque africaine de développement et le Conseil des ministres africains chargés de l’eau.
Etat des lieux
Les politiques innovantes actuellement déployées dans plusieurs pays d’Afrique témoignent déjà des retombées positives de l’EAH sur l’économie, l’environnement et les populations.
D’ailleurs, entre 2016 et 2017, l’ensemble des engagements financiers en faveur du secteur de l’eau en Afrique s’établissaient respectivement à 12,2milliards et 13,2milliards de dollars des États-Unis. Bien qu’en diminution, les programmes d’aide publique au développement jouent un rôle important pour le secteur EAH de la région.
En 2015, la Banque mondiale estimait le montant des investissements nécessaires en Afrique pour atteindre l’ODD6 (Garantir un accès universel à l’eau et l’assainissement) à 40milliards de dollars É.-U par an jusqu’en 2030, un montant n’incluant ni les coûts de maintenance et d’exploitation, ni ceux liés aux efforts pour atténuer les changements climatiques.
Cette même année, dans la région, 736millionsde personnes ne disposaient d’aucun service d’assainissement de base1, parmi lesquelles 234millions pratiquaient la défécation à l’air libre.
Sur les 435millions de personnes privées d’accès à des services de base d’approvisionnement en eau potable2, 84% habitaient en milieu rural.
Toujours en 2015, 810 millions d’habitants de la Région africaine de l’OMS n’étaient pas équipés d’installations de base pour le lavage des mains, parmi lesquels 600millions n’étaient dotés d’aucune installation.
De plus, 500 enfants mouraient chaque jour en Afrique subsahariennes raison du manque d’accès à l’eau salubre et à l’assainissement.
Pour atteindre les cibles qu’il fixe,
L’ODD6 requiert la fourniture de services d’alimentation en eau potable et d’assainissement gérés en toute sécurité, soit un niveau de prestations supérieur aux simples services de base.
Or, en Afrique, seuls huit pays disposent de données attestant la présence de tels services, sachant que, dans six d’entre eux, plus de 50% de la population n’y a pas accès, que ce soit pour l’approvisionnement en eau ou pour l’assainissement.
Combler les déficits de financement
Cela peut être possible grâce à la mise en œuvre de différentes mesures, comme par exemple optimiser l’exploitation des ressources disponibles ou encore allouer au secteur concerné, une part plus importante des sommes prélevées sur les taxes, les droits de douane et les transferts.
Certes, les pays africains se trouvent aujourd’hui à différents stades de leur développement socio économique, et chacun d’entre eux dispose de mécanismes politiques et de gouvernance propres plus ou moins propices à la mise en place de différents dispositifs de financement.
Néanmoins, tous ont un impératif commun: celui d’accorder une plus grande place à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène dans leurs plans et budgets nationaux, qui plus est en cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19.
Nicole Ricci Minyem