Conjointement organisé par le gouvernement et l’Unicef, un séminaire y relatif se tient depuis hier au ministère des Relations extérieures à Yaoundé.
A cause de l’instabilité sociopolitique due à divers conflits, certaines régions du pays sont en proie aux crises sécuritaires. Cette situation compromet de ce fait l’accès à une éducation qualitative aux enfants vivant dans ces zones. Or, l’éducation est un droit fondamental inaliénable. Il faut dès lors prendre des mesures d’urgence. C’est la raison d’être du séminaire sur l’« Education en situation d’urgence » ouvert hier et qui s’achève demain, au ministère des Relations extérieures (Minrex) à Yaoundé.
Conjointement organisé par le gouvernement et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), cet atelier a pour objectif de sensibiliser sur la préservation et la promotion de l’éducation dans les zones en conflit. Car, « même en temps de crise et lorsque les communautés ont tout perdu, l’éducation demeure la première priorité pour les familles », a déclaré le représentant de l’Unesco, Bruno Djoumesse.
Ainsi, indique Cameroon Tribune, les participants, recrutés parmi les responsables des administrations centrales et des services déconcentrés de la chaîne de l’éducation camerounaise, ont été édifiés sur la nécessité à assurer une éducation continue de qualité aux enfants vivant en zones de conflit. En effet, « l’instabilité et la pauvreté y font souvent le lit du chômage ou l’oisiveté, les jeunes de ces milieux restent vulnérables à la violence et à l’extrémisme. Les régions de l’extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en sont des preuves palpables », a-t-il conclu.
« C’est donc dans cette perspective que le secrétaire général du Minrex, Laurent Tchandeu, a demandé aux séminaristes de plaider auprès de leurs administrations afin que ce message fasse tâche d’huile », commente le journal à capitaux publics.
Des mesures sont déjà prises par le ministère de l’Education de base et celui des Enseignements secondaires pour réintégrer les enfants déplacés dans le système éducatif classique. L’Unicef accompagne ce processus en aidant à « la réfection des salles classes, à la formation et au renforcement des capacités des enseignants et autres animateurs ; surtout en ce qui concerne le volet psychosocial pour la réduction des risques auxquels ces enfants sont exposés », a affirmé Jack Boyer, représentant de l’Unicef.
Ce séminaire vient à point nommé, d’autant plus que près de 4 500 établissements ont fermé leurs portes depuis le début de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, d’après des chiffres rendus publics par la branche locale de l’Unicef. Le gouvernement camerounais indique que 27 attaques ont été perpétrées contre le système éducatif dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest entre janvier et août 2019. Dix-neuf enseignants et 58 étudiants ont également été kidnappés au cours de cette période. Des chiffres qui illustrent le drame, et font de l’éducation l’un des secteurs les plus touchés par la crise.
N.O