Telle est la question que pose l’honorable François Biba - Député du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale alors que les villes du Cameroun croulent sous les monceaux d’ordures
“Depuis le début de l'année 2018, Hysacam n'arrive plus à assurer le ramassage des ordures ménagères. Pour se justifier, le Directeur général M. Ngapanoun Michel mettait en avant l'insolvabilité financière de l'entreprise due à l'énorme dette de l'État (une fois de plus).
En plus des problèmes financiers, le Président Directeur évoque la croissance démographique des métropoles et les embouteillages. En d'autres termes aucun plan prévisionnel, aucune étude d'urbanisation n'avaient été faits.
Après l'octroi de crédit par des établissements financiers, l'on pensait que la situation s'améliorerait mais, il suffit de faire un petit tour dans les artères de nos villes pour se rendre compte qu'il n'en est rien.
Le 25 janvier 2017, le gouvernement annonçait l'ouverture à la concurrence du marché de la gestion des déchets dans les villes. 04 ans plus tard nous continuons d'attendre la fin de ce monopole sur lequel nous avions fondé l'espoir d'avoir un pays enfin libéré de ses immondices.
Les rues de nos villes démontrent à suffisance que la gestion des déchets ne fait partie ni des préoccupations ni des priorités.
Pourtant, la Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) Mme Célestine Ketcha Courtes déclarait en janvier 2019 faire de Yaoundé la plus belle ville d'Afrique centrale.
Le constat est bien triste. Rien n’a Bougé. Si oui, Yaoundé est devenue la ville la plus sale d'Afrique centrale et même de l'Afrique tout entière. Douala et les autres villes ne sont pas en reste.
Les bacs débordent d'ordures qui font désormais partie du décor. Les populations s'y sont habituées car elles passent des journées entières à respirer les odeurs nauséabondes, des comptoirs dans les marchés sont installés sans aucune gêne à proximité des immondices.
Grâce au CHAN, pendant quelques jours, on ressemblait à un pays ayant souci de l'environnement et de la santé de ses populations. Le CHAN parti, nous voici replongés dans nos déchets.
Cette insalubrité que nous traînons comme une seconde nature, est devenue notre marque de fabrique, slogan à l'appui pour impulser le tourisme local: "Vous voulez voir de près les montagnes d'ordures? Une destination: Le Cameroun".
À quelques mois de la CAN, alors que nous l'attendions comme le Messi qui viendrait nous sortir de nos poubelles, la situation va de mal en pis. Sans salaire depuis plusieurs mois, les employés d'Hysacam entament une période de grève générale. A ce rythme, de nos poubelles l'on ne sortira jamais.
A côté de tout ce kaléidoscope d'impayés, d'embouteillages et d'explosion démographique, nous ne pouvons ignorer l'incivisme notoire des populations.
En effet, au même titre que les pouvoirs publics et Hysacam, nous sommes responsables de l'insalubrité dans notre pays.
Pratiquement plus personne ne jette ses ordures dans les bacs prévus à cet effet, même lorsque ceux-ci sont vides. Les peaux de banane ou les épis de maïs jetés à travers les vitres de véhicules sans que cela ne choque.
L'incivisme est telle que malgré les plaques "interdit de jeter les ordures" on continue de jeter les ordures au pied même desdites plaques. Les caniveaux sont devenus des dépotoirs, ils ont été transformés en toilettes publiques et débordent d'eaux souillées.
Les rats et toutes sortes de bêtes nuisibles s'y adonnent à cœur joie. Il urge pour les populations d'adopter des comportements responsables et respectueux de l'environnement.
De même, nous tenons de manière insistante et ferme à interpeller les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. Nous avons l'impression que tout est mis en œuvre pour favoriser notre descente aux enfers.
Accumulation de dettes envers les entreprises qui emploient des Hommes qui subissent les affres des impayés. Des entreprises qui ne parviennent plus à atteindre leurs objectifs.
Conséquence première le PIB en chute libre et donc le pays maintenu dans la pauvreté et contraint de vivre aux dépens des bailleurs de fonds et d'endettements de toute nature”.
N.R.M