Depuis le lundi 21 octobre 2019, le Centre Pasteur de Yaoundé abrite la première réunion des laboratoires travaillant sur cette maladie tropicale négligée. L'ulcère de buruli est désormais au cœur des recherches en Afrique.
Ce sont 40 experts des laboratoires en Afrique qui prennent part depuis lundi 21 octobre à la première rencontre du réseau LabaNet. La réunion a été ouverte par le représentant de l’organisation mondiale de la santé (Oms) au Cameroun, le Dr Pha-nuel Habimana.
La rencontre de Yaoundé intervient après la décision de l’Oms de procéder au transfert de la recherche sur l’ulcère de buruli (Ub) aux laboratoires des pays endémiques à cette maladie tropicale négligée.Cette mesure a été prise le 27 mars dernier, à la faveur de la réunion de l’institut de médecine tropicale.
Précisons qu'au Cameroun, l’ulcère de buruli, causé par le mycobacterium, se rencontre dans des principaux foyers généralement situés dans les zones environnantes des cours d’eau à faible débit. L’on a notamment, les villes d’Akonolinga, Ayos, Bankim et bien d'autres. Des centres de prise en charge des malades existent dans les localités évoquées.
Dans un entretien accordé au quotidien Mutations en mois de mars 2019, le Dr Ernest Nji Tatah, secrétaire permanent du Programme national de lutte contre la lèpre, l'ulcère de buruli, le pian et la leishmaniose, a indiqué: « on se rend compte que l’ulcère de buruli ne se trouve pas seulement dans ces endroits. Plusieurs cas viennent des différents districts pour se faire traiter dans les centres susmentionnés ».
Pour le Dr, il est question d’éviter que les patients aillent perdre du temps chez le tradipraticien et arrivent à l’hôpital quand la maladie est déjà grave avec des risques de handicap.Quant au Pr Elisabeth Carriel, directrice du Centre Pasteur de Yaoundé, les tradipraticiens devront intervenir dans la détection des malades en communautés afin de les référer aux scientifiques pour confirmation du diagnostic. Elle avertit d'ailleurs, « il y a des maladies, comme le pian, qui présentent les mêmes symptômes que l’ulcère de buruli. Si le diagnostic n’est pas posé, le patient va perdre du temps ».
Innocent D H