Un soutien réitéré lors de la commémoration de la 31ème édition de la Journée Africaine de la Statistique car, du point de vue de cet Organisme, le Cameroun a fait ses preuves, au regard de son implication dans l’amélioration du Système Statistique national à travers le projet Women Count.
C’est d’ailleurs ce projet, mis en oeuvre par ONU Femmes qui a réuni les acteurs du Système Statistique Camerounais à Yaoundé autour d’une table ronde ayant pour thème: “Moderniser les Systèmes Statistiques Nationaux pour soutenir le développement socioculturel en Afrique : Enjeux et perspectives pour une meilleure intégration du genre dans cette dynamique”.
Il s’agissait pour l’Agence, à travers cette activité, d’apporter une contribution significative à la modernisation du système statistique camerounais, en favorisant une plateforme d’échanges, entre les producteurs de statistiques officielles, les acteurs impliqués dans les questions de genre et les utilisateurs, en vue de mieux satisfaire les différentes demandes.
Les travaux de ce café genre qui se sont déroulés il y’a quelques jours, ont été facilités par la Division de la Coordination de l’Institut National de la Statistique (INS), qui a assuré la cohérence méthodologique et programmatique des échanges, ainsi qu’une présentation de l’intégration du dialogue producteurs-utilisateurs de statistiques officielles dans la SNDS 30.
D’autres présentations autour du thème de la Journée, ont été faites par le Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP), le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) et le ministère des Arts et de la Culture (MINAC).
Ces travaux ont aussi connu la participation des Experts du ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP), du ministère de l’Education de Base (MINEDUB), du ministère de la Décentralisation et du Développement Local (MINDDEVEL), du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) et du Recensement Général de l’Agriculture et de l’Elevage (RGAE).
Etaient aussi présents, les représentants de la Société Civile, à l’instar du Groupe de Travail sur le Genre et les Politiques Publiques au Cameroun (GTOG), du Groupe Consultatif de la Société Civile (CSAG), du Gender Data Journalists Network, de SDGs Winners ; et des établissements d’enseignement supérieur tels que l’Université de Yaoundé I, l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) et l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA).
La table ronde s’est achevée par la remise officielle de l’appui d’ONU Femmes aux cellules des statistiques des structures membres du Comité Technique sur les Statistiques de Genre au Cameroun (CTSGC), appui constitué de matériel informatique visant à apporter une modeste contribution à l’amélioration des conditions de travail des point focaux des statistiques de genre, au sein de ces Cellules.
Parmi les recommandations formulées à l’issue de cette activité, il y’en a une qui a particulièrement suscité l’adhésion de tous: l’intensification de la collaboration entre les points focaux Genre et Statistiques des ministères techniques et les autres structures, en vue d’améliorer la capacité du Comité Technique à produire des données fiables pour orienter la prise de décision.
Nicole Ricci Minyem
C’est dans le cadre d’une formation conjointement organisée par l’institution chargée des questions de statistique, le système des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et le Bucrep.
Pour cette remise à niveau, les personnes invitées à prendre part à ces sessions se sont réunies à Douala - Ebolowa et Yaoundé il y’a quelques jours et la principale problématique soulevée portait sur l'intégration du genre, dans le processus de production statistique et des techniques d'analyse sensible au genre.
C’est ainsi que quatre vingt onze (91) statisticiens, démographes, économistes et géographes de ces institutions, dont trente deux (32) de l'Institut Nationale de la Statistique, trente deux (32) du Bureau Central de Recensement et d'Etude de la population au Cameroun (BUCREP) et vingt sept (27) du comité technique des statistiques de genre ont acquis de solides connaissances sur la manière de conduire des opérations, et d'analyser les données en mettant en évidence questions de genre.
Le concept « Genre »
Au-delà des statistiques dont il est question ici, il convient, au préalable de s’approprier de la terminologie « L’approche genre ». A ce propos, les spécialistes supposent qu’il faille considérer les différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui existent entre eux.
Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement de la société de même que sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des organismes internationaux et nationaux.
Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (hommes et femmes) des rôles spécifiques.
Par ailleurs
Si le sexe marque les caractéristiques biologiques (permanentes et immuables) des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures, le genre par contre, se réfère aux caractéristiques qui se sont forgées tout au long de l’histoire des relations sociales.
Les différences de genre sont socialement édifiées et inculquées sur la base de la perception que les diverses sociétés ont des différences physiques et des présupposés de goûts, tendances et capacités des hommes et des femmes.
De plus, l’histoire et l’analyse comparative des sociétés enseignent que les disparités liées au genre varient selon les cultures et selon les périodes en fonction de l’évolution de la société.
Les relations de genre sont alors définies comme les mécanismes, particuliers à chaque culture, qui déterminent les fonctions et les responsabilités assignées aux uns et aux autres.
Par effet, elles déterminent l’accès aux ressources matérielles (terre, crédit, formation, etc.) et immatérielles telles que le pouvoir.
Les implications dans la vie quotidienne sont multiples: répartition du travail domestique et extra-domestique et des responsabilités familiales, niveau d’éducation et opportunités de promotion professionnelle, insertion dans les instances du pouvoir et capacité de négociation et de décision…
Nicole Ricci Minyem