C’est dans le cadre d’une formation conjointement organisée par l’institution chargée des questions de statistique, le système des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et le Bucrep.
Pour cette remise à niveau, les personnes invitées à prendre part à ces sessions se sont réunies à Douala - Ebolowa et Yaoundé il y’a quelques jours et la principale problématique soulevée portait sur l'intégration du genre, dans le processus de production statistique et des techniques d'analyse sensible au genre.
C’est ainsi que quatre vingt onze (91) statisticiens, démographes, économistes et géographes de ces institutions, dont trente deux (32) de l'Institut Nationale de la Statistique, trente deux (32) du Bureau Central de Recensement et d'Etude de la population au Cameroun (BUCREP) et vingt sept (27) du comité technique des statistiques de genre ont acquis de solides connaissances sur la manière de conduire des opérations, et d'analyser les données en mettant en évidence questions de genre.
Le concept « Genre »
Au-delà des statistiques dont il est question ici, il convient, au préalable de s’approprier de la terminologie « L’approche genre ». A ce propos, les spécialistes supposent qu’il faille considérer les différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui existent entre eux.
Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement de la société de même que sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des organismes internationaux et nationaux.
Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (hommes et femmes) des rôles spécifiques.
Par ailleurs
Si le sexe marque les caractéristiques biologiques (permanentes et immuables) des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures, le genre par contre, se réfère aux caractéristiques qui se sont forgées tout au long de l’histoire des relations sociales.
Les différences de genre sont socialement édifiées et inculquées sur la base de la perception que les diverses sociétés ont des différences physiques et des présupposés de goûts, tendances et capacités des hommes et des femmes.
De plus, l’histoire et l’analyse comparative des sociétés enseignent que les disparités liées au genre varient selon les cultures et selon les périodes en fonction de l’évolution de la société.
Les relations de genre sont alors définies comme les mécanismes, particuliers à chaque culture, qui déterminent les fonctions et les responsabilités assignées aux uns et aux autres.
Par effet, elles déterminent l’accès aux ressources matérielles (terre, crédit, formation, etc.) et immatérielles telles que le pouvoir.
Les implications dans la vie quotidienne sont multiples: répartition du travail domestique et extra-domestique et des responsabilités familiales, niveau d’éducation et opportunités de promotion professionnelle, insertion dans les instances du pouvoir et capacité de négociation et de décision…
Nicole Ricci Minyem
Le Bureau Exécutif du réseau des parlementaires pour la promotion du Genre est constitué de 21 membres élus ce lundi au terme des travaux de l’assemblée générale élective organisés au Palais des Congrès de Yaoundé ; ils étaient présidés par le Secrétaire Général de la Chambre Basse du Parlement Camerounais, Gaston Komba.
Le Bureau Exécutif du réseau des parlementaires pour la promotion du Genre s'est réuni ce 05 avril afin de relancer leurs activités stoppées par la pandémie à coronavirus en 2020. Au cours des assises le Bureau exécutif a été renouvelé. L’honorable Ghimbop Joséphine épouse Simo Ndiffo a été élue présidente, secondée par l’honorable Njala lawson Tabot comme première vice-présidente, Sen Aïcha Pierrette Hayatou, deuxième vice présidente et l’honorable Mbouangouere Ramatou épouse Mongwat, la secrétaire générale.
« On va travailler pour voir comment les parlementaires feront des plaidoyers auprès des gouvernants pour que la femme ne soit plus marginalisée… », propos rapportés par nos confrères de Cameroon Tribune.
C’est dans les mêmes colonnes que la député du Rdpc ajoute qu’ « Un objectif qui sera par la suite étendu à tous les autres membres du Parlement à travers des journées d’informations, des formations et des séminaires…
Le but est d’aboutir à une meilleure compréhension par les uns et les autres de l’approche Genre et de ses implications. Dans ce sens, nous voulons qu’on prenne en compte l’aspect Genre même au niveau du vote du Budget. Nous allons essayer de mettre sur pied une Commission permanente chargée d’assurer la veille sur cette question », précise l'honorable Joséphine Ghimbop.
Des objectifs qui peinent à prendre corps car, le Réseau des Parlementaires pour la promotion du Genre, créé le 18 Juin 2010 visait entre autres :
D’accompagner le Gouvernement dans la mise en place effective des politiques publiques visant à assurer la Promotion du Genre ;
De veiller à la prise en compte du Genre dans les projets et les propositions de Lois, les Budgets et les Projets Etatiques ;
De veiller à son appropriation par l’ensemble de la société, notamment : les Elus, la Société Civile, les Leaders Locaux ; les Leaders d’opinion dans les différentes circonscriptions électorales ;
De promouvoir le Genre par le dialogue social ;
De sensibiliser les décideurs sur la nécessité de la prise en compte du Genre et de son application aux fonctions électives et nominatives ;
De susciter la création d’une Commission Permanente chargée du Genre à l’Assemblée Nationale.
Pourtant, l’on ne peut affirmer avec autorité qu’il y a eu des changements majeurs, au sein même des deux Chambres du Parlement Camerounais. Sur 180 Députés, il n y a que 61 Femmes ; Idem au niveau du Senat. On compte 22 femmes parmi les 70 sénateurs élus. Le décret présidentiel du 13 avril 2018 a porté ce nombre à 26 avec la nomination de 4 femmes parmi les 30 sénateurs désignés par le Chef de l'Etat.
« Raison d’être »
Selon les statuts et règlement intérieur de cette association, le Réseau des Parlementaires pour la Promotion du Genre regroupe les Hommes et Femmes intéressés par la question du Genre ainsi que sa promotion institutionnelle et sociale.
Ce réseau vise à assurer la participation effective des parlementaires ainsi que leur contribution à la prise en compte du Genre dans les politiques publiques et le suivi de leur effectivité. Le chemin à parcourir semble encore bien long.
Importance d’un tel Réseau
Alors que les débats peinent à se calmer par rapport aux ratios accordés aux Femmes dans les sphères de la prise de décision, pour ne prendre que cet exemple, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’apport réel d’un tel organe surtout dans les Chambres Basse et Haute du Parlement Camerounais.
Etant donné que de ce côté également, sur 180 Députés, il n y’a que 61 Femmes ; Idem au niveau du Senat. On compte 22 femmes parmi les 70 sénateurs élus. Le décret présidentiel du 13 avril 2018 a porté ce nombre à 26 avec la nomination de 4 femmes parmi les 30 sénateurs désignés par le Chef de l'Etat.
Nicole Ricci Minyem