Le nouveau président américain conformément à la loi fondamentale des Etats-Unis, a pris fonction à la Maison Blanche le 20 janvier 2021. Joe Biden et l’ensemble de son administration ont dès leur entrée en scène plusieurs dossiers sur leur table notamment les crises dans le monde. Au rangs des sujets d’actualités pour cette équipe dirigeante, la recherche des solutions pour une sortie définitive de la crise socio-politique dans les régions anglophones du Cameroun.
A cette lancinante question, le journaliste pétri d’expérience, Adamu Moussa tout en prenant du recul reste optimiste. Dans une récente interview abondamment relayés dans les médias, le spécialiste des politiques publiques analyse : « Le Cameroun n’a absolument rien à craindre de l’administration Biden. Cependant, une chose est sûre : à l’instar des précédentes administrations du Parti démocrate, le président Joe Biden sera plus actif sur la scène africaine que l’ancienne administration Trump. Vous vous souvenez de l’incident qui s’est produit à la Maison Blanche le 18 janvier, lorsque Trump a qualifié les pays africains, Haïti et le Salvador de pays « de merde » lors d’une conférence ? Biden ne fera jamais une telle déclaration. Mais cela ne veut pas dire qu’ils nous traiteront avec des gants de velours », postule-t-il.
Adama Moussa pense que la nouvelle administration américaine fera tout pour préserver ses intérêts partout et à chaque fois qu’ils feront l’objet de menace. « Vous savez que l’Amérique a des intérêts stratégiques au Cameroun, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région de l’Extrême-Nord. Nous avons eu de déclaration de la députée Karen Bass, chef du caucus noir du Congrès, selon laquelle le Gouvernement Biden réexaminerait la politique africaine des Etats-Unis en accordant une plus grande attention aux violations des droits de l’homme. Elle a déclaré que l’administration Biden examinera également les racines du conflit au Cameroun et dans d’autres pays africains dans le but de contribuer à la recherche des solutions adéquates », rappelle le spécialiste en communication stratégique.
Pour Adamu Moussa, le Cameroun est appelé à être proactif et bien jouer sa partition sur le plan diplomatique pour faire de sa relation avec l’administration Biden un partenariat gagnant-gagnant pour les deux pays.
Carnet d’adresse
A son niveau, le journaliste de haut vol se montre disposé à mettre en valeur son carnet d’adresse au profit de la diplomatie entre le Cameroun et les Etats pour des actions qui favorisent une relation bilatérale fructueuse. « Le réseautage et la communication stratégique sont deux outils indispensables dans le monde politique d’aujourd’hui. En effet, l’actuel conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan, est un camarade de classe et un ami de Yale. Nous avons tous participé au Yale World Fellows Program en 2002. L’une des camarades de classe et très bonne amie à la Harvard Kennedy School of Government, Maia Sandu, vient d’être élue présidente de la Moldavie. Elle vient de nous inviter, nous ses camarades de classe, à une réunion de classe qui se tiendra dans son pays une fois la crise de la Covid-19 résolue », confie Adamu Moussa.
Innocent D H
Le Coordonnateur de la Conférence générale des anglophones a accordé une interview au journal Mutations en kiosque ce lundi, 05 octobre 2020. Dans un jeu de questions réponses, il n’a pas hésité de prodiguer quelques conseils notamment au gouvernement camerounais pour une sortie définitive de la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« Je demanderai au gouvernement d’être humble. Les gouvernants doivent également écouter les anglophones à la base, parce qu’il y a une grande différence entre ce que les élites anglophones qui sont à Yaoundé disent aux gouvernants, et ce que les populations qui habitent dans ces régions vivent », indique Elie Smith dans cet entretien.
Pour le Coordonnateur de la Conférence générale des anglophones, le gouvernement camerounais gagnerait à investir massivement dans les deux régions anglophones surtout en œuvrant davantage pour une démocratie effective dans cette partie du pays. C’est pourquoi prévient-il : « Les représentants de ces régions, qu’ils soient dans le parlement ou dans les assemblées régionales, ne doivent pas être choisis par Yaoundé, mais par leurs populations. S’ils font tout cela, ce serait une très bonne chose. Et s’ils ne le font pas, la crise va peut-être s’arrêter, mais pour un certain temps. Des décennies plus tard, cette crise ressurgira. Or ce n’est pas bien d’avoir une crise cyclique ».
Le journaliste international estime qu’il faut tout faire pour résoudre de manière durable et même définitive la crise socio-politique qui dure déjà près de quatre années dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Les anglophones ne vont jamais oublier qu’il y avait un traité entre le Southern Camerooon et la République du Cameroun qui n’a pas été respecté. Si on continue de se mentir, à construire un pays sur la base du mensonge, cela ne marchera pas », fait entendre Elie Smith.
Innocent D H