La nouvelle a réjoui les habitants de la région de l’Adamaoua. Trois hommes et deux femmes, dont une fillette de 13 ans avec sa maman ont été libérés de leur captivité par les Forces de sécurité récemment envoyées en renfort dans cette région dans le cadre de la lutte contre le phénomène des prises d'otage.
Les faits remontent au mois de décembre 2018. Dans la nuit du 25 au 26 décembre 2018, les hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans un village et ont enlevés les 5 personnes. « Nous avons été enlevés aux environs de 20 heures dans la nuit du 25 décembre. Les hommes étaient fouettés, mais pas les femmes. La nuit nous dormions à même le sol attachés », se souvient l’un des otages. Selon le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar, le ratissage était intégral et systématique. « Sentant qu’ils étaient traqués de tous les côtés par nos Forces de défense, ils ont laissé nos citoyens », explique le gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Ces ex-otages ont été conduits immédiatement à l’hôpital général de Ngaoundéré, où ils ont effectué un bilan de santé. « Aucun pronostic vital n’est engagé. Il est question de les hospitaliser pour un suivi psychologique. Nous allons également faire un certain nombre de bilan. Des bilans sanguins et radiologiques, parce qu’il y a des lésions et des signes de traumatisme par bastonnade », explique une source de cet hôpital. Les autorités locales assurent qu'aucune rançon n'a été versée pour la libération de ces otages.
Le phénomène de prise d’otage devient récurrent dans cette région du Cameroun. Dans un rapport remis aux autorités administratives, militaires et traditionnelles de cette région, au mois de janvier dernier, les responsables de l’Association pour le développement social et culturel des Mbororos du Cameroun (Mboscuda) ont indiqué que 311 personnes ont été arrêtées entre 2015 et 2018 dans la région de l’Adamaoua. 29 d’entre elles, ont été libérées grâce à l’intervention des forces de défenses, 212 après le paiement d’une rançon. 70 personnes ont tuées par les preneurs d’otages et plus de 2 milliards F Cfa de rançon payées en trois ans. En plus de ces enlèvements à répétitions et les rançons exorbitantes, relève cette association, 5 millions de têtes de bœufs ont été volées. Avec la libération de ces hommes, les autorités se projette déjà vers la fin des phénomènes des enlèvements avec rançon dans l’Adamaoua.
Marie MGUE