Selon le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), « la pression fiscale reste très élevée pour la faible population de contribuables, sur qui pèse la plus grande partie des recettes fiscales ». Le Gicam, à travers cette plainte, revisite une critique émise depuis quelques années par les milieux d’affaires, à savoir que l’économie camerounaise régresse, que les entreprises s’appauvrissent et s’endettent tandis que l’administration fiscale engrange des recettes toujours en forte augmentation.
En mai 2018 le président de cette institution, Célestin Tawamba, à l’occasion de la cérémonie de remise officielle de propositions de réformes fiscales au ministre des Finances, Louis Paul Motaze, avait dit la « nécessité de changer de paradigme pour le système en vigueur en sortant du principe de fiscalisation sur le chiffre d’affaires pour revenir au principe et à l’orthodoxie de fiscalisation des entreprises sur le bénéfice ».
Cette controverse est l’une des causes du classement pour le moins médiocre du Cameroun au classement « Doing Business » de la Banque mondiale sur le climat des affaires, le pays étant passé de 163ème à la 166ème place sur 190 pays étudiés en 2019.
Sur la base des observations du patronat et au plan spécifique de la fiscalité intérieure (impôts), le gouvernement a donné son avis favorable pour 47 des 83 propositions à lui faites par les milieux d’affaires, 24 ayant reçu un avis réservé et 12 étant en perspective, soit un taux de recevabilité de 71%.
Pour l’année en cours, la Loi de Finances vise principalement l’élargissement de l’assiette fiscale, la sécurisation des recettes, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, l'amélioration de l’environnement fiscal des affaires ainsi que la promotion socio-économique.
Jusqu’à preuve du contraire, les recettes fiscales du Cameroun sont en hausse constante depuis quelques années. A titre d’exemple, le montant mobilisé au cours de l’exercice 2017 s’élevait à 1 790,4 milliards FCFA contre 1 615 milliards en 2016.
L’administration fiscale camerounaise déclare avoir mobilisé, à fin novembre 2018, des recettes d’un montant de 1719 milliards FCFA. Soit 90% de l’objectif annuel fixé à 1912 milliards FCFA.