Il s’agit des deux Etats (Cameroun, Gabon), principaux animateurs du marché primaire qui sont éligibles à ce marché secondaire spécial de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). L’information est fournie par la « lettre de recherche de la Beac » qui indique également que le cas du Congo est actuellement en examen.
« La lettre de recherche de la Beac » souligne que seul le « Trésor public gabonais a procédé, courant novembre 2020, à trois (3) émissions d’OTA (obligations du Trésor assimilables) d’un montant global de 72,5 milliards de FCFA, pour lesquelles la Beac a effectué des opérations de rachat à hauteur de 20,74 milliards de FCFA, montant équivalent à la partie non souscrite par les SVT (spécialistes en valeur du Trésor) ». L’opération de rachat des titres publics de la Beac vise à procurer jusqu’à 600 milliards de FCFA de financements aux États, à raison de 100 milliards de FCFA par pays.
Plus concrètement, cette offre de financement est proposée par la banque centrale des pays de la sous-région Afrique centrale pour les soutenir face aux conséquences économiques de la pandémie du coronavirus. Cependant, selon certains observateurs cette mesure ne fait pas encore courir grand monde à cause d’un processus jugé complexe. Ainsi, pour être éligibles, certains critères doivent être remplis par les Etats.
Critères d’éligibilité
L’Etat demandeur préalablement émettre des OTA d’une maturité inférieure ou égale à 10 ans, avoir enregistré un taux de couverture de la demande d’au moins 50% au terme de l’opération, n’avoir pas rejeté plus de 5% des offres reçues des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), puis justifier de la participation à l’opération d’au moins trois SVT, apprend-on.
Au cas où le montant du financement recherché n’est pas atteint par tout État de la Cemac déclaré éligible à cette facilité et remplissant les conditions ci-dessus, celui-ci peut alors solliciter la banque centrale pour déclencher son mécanisme de rachat des titres, afin de compléter l’enveloppe. La Beac se tourne alors vers les SVT ayant participé à l’opération, pour leur proposer de racheter immédiatement leurs titres à un taux d’intérêt négocié, s’ils souscrivent à la même opération à hauteur du montant restant, mais cette fois-ci au taux d’intérêt moyen pondéré obtenu au terme de l’opération initiale, informent des sources crédibles.
Au regard du processus sus évoqué, un habitué du marché tranche : « Au lieu de ce procédé assez compliqué, il aurait été plus simple de racheter les titres détenus par les SVT à des taux incitatifs, afin de leur permettre d’avoir de la liquidité et pouvoir ainsi souscrire aux différents appels de fonds des États. Mais, on comprend bien que pareil procédé n’aurait toujours pas permis à certains États réputés risqués d’obtenir tout le temps la cagnotte recherchée sur le marché. C’est la raison pour laquelle certains vont jusqu’à penser qu’il s’agit d’un mécanisme mis en place surtout pour certains États, qui ont souvent du mal à lever les fonds sollicités sur le marché monétaire (RCA, Tchad et dans une certaine mesure la Guinée équatoriale, NDLR) ».
Innocent D H