Yaoundé abrite depuis lundi dernier un atelier de réflexion sur les migrations en Afrique centrale. Une initiative de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), qui vise la mise en œuvre d’un observatoire régional des migrations en Afrique centrale. L’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général par intérim du ministère des Relations extérieures, Laurent Tchandeu, en présence du secrétaire général adjoint du département de l’intégration physique, économique et monétaire de la Ceeac, Thérèse Chantal Mfoula Edjomo.
De l’avis des experts, dont les avis sont relayés par Cameroon Tribune, il existe un lien entre migration et développement en Afrique centrale. Mais pour l’établir aisément, il faut améliorer la gestion des flux migratoires et consolider l’intégration régionale. « Lorsqu’un pays reçoit plusieurs centaines de personnes, ça pose un problème de planification. Il a du mal à repartir ses ressources et à améliorer le niveau de vie des populations. Il faut donc un mécanisme de gestion de ces flux migratoires », a expliqué Laurent Tchandeu.
L’atelier de Yaoundé entend donc apporter des réponses efficaces à la prise en charge des migrants. Et ce mécanisme doit être partagé par tous les Etats membres de la Ceeac, dans le cadre d’un observatoire régional chargé spécifiquement de la gestion de cette question cruciale et préoccupante pour les pays africains.
La rencontre de Yaoundé a été précédée par six missions de consultation et de collecte des données, menées en début d’année, au sein des Etats membres de la Ceeac. Il était question de dresser un état des lieux de la gestion des flux migratoires, les grands enjeux et défis liés à la gestion de cette question dans chaque pays. En outre, l’on a recueilli des informations et données disponibles, les sources d’information et le cadre institutionnel du système d’information et d’analyse relatifs aux flux migratoires.
Au Cameroun, les flux migratoires actuels se traduisent, d'une part, par un mouvement général des campagnes vers les villes et, d'autre part, par une tendance à l'émigration vers l'Europe, en particulier vers la France.
Grâce à son potentiel socio-économique et à sa relative stabilité politique, le pays s'est avéré une zone de destination des flux migratoires. Néanmoins, il perd actuellement de son attractivité. Selon les statistiques de la Division de la population des Nations Unies, la migration paraît relativement équilibrée au Cameroun. Par ailleurs, de par sa position géographique (pays limitrophe avec presque tous les pays de la sous-région) et sa stabilité politique, le Cameroun s'avère une destination privilégiée pour de nombreuses personnes fuyant les guerres dans leur pays d'origine ou de résidence.
Otric N.