Dans un récent communiqué passé presque inaperçu, le Ministre camerounais des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze rappelle aux opérateurs et milieux d’affaires, l’existence d’opportunités dans la chaîne logistique de la ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamaoua. Le membre du gouvernement les invite par ailleurs, à saisir ces possibilités qu’offre la réglementation en vigueur pour développer des magasins et aires de dédouanement extérieurs dans cette partie du pays.
Dans son communiqué daté du 21 avril 2021, le Minfi souligne que le Code des douanes Cemac et le décret du Premier ministre du 14 novembre 2016 précisant les modalités de mise en place et de développement des magasins et autres aires de dédouanement extérieurs (Made) donnent la possibilité d’aménager et d’exploiter des Made sur la plateforme logistique de Ngaoundéré. A en croire les explications de Louis Paul Motaze, il s’agit d’une facilité qui vise à « fluidifier les échanges commerciaux et désengorger les places portuaires, à réduire les délais et coûts de passage des marchandises ». Une démarche qui a pour corolaire, la décentralisation du dédouanement des marchandises.
C’est ainsi le lieu pour Louis Paul Motaze, d’inviter les acteurs désireux d’avoir un agrément en vue de l’aménagement et l’exploitation de ces espaces à prendre l’attache de la direction générale des douanes. Pour cela, ils doivent au préalable non seulement réitérer leur engagement pour la mise en œuvre des instruments visant la facilitation des échanges et l’allègement des formalités et coûts de dédouanement.
Pour leur part, les spécialistes de la logistique soulignent que les indicateurs de performance d’un port reposent essentiellement sur les détails et les coûts de passage des marchandises. « Dans le but de soutenir les initiatives visant à offrir des facilités opérationnelles et logistiques aux marchandises en transit ou destinées au territoire national, notamment dans le septentrion, une résolution de mettre en place une plateforme logistique à Ngaoundéré avait été prise lors de la réunion ministérielle conjointe (Cameroun et Tchad) de concertation tenue en mai 2015. A la suite de cette concertation, le ministre des Finances a engagé des démarches avec les diverses autorités et les opérateurs économiques de la région de l’Adamaoua pour matérialiser cette opération », déclare Gasper Konneh Neba, chef de la Division des études de la facilitation des échanges et de la gestion des risques à la direction générale des Douanes.
« Ngaoundéré n’est pas la seule ville concernée, les Made sont construits ou aménagés dans les zones logistiques dédiées, notamment aux sites prédéterminés par les ministères en charge des Affaires foncières, de l’Aménagement du territoire en liaison avec les douanes, collectivités territoriales décentralisées sans oublier les zones attenantes aux installations portuaires, aéroportuaires, routières et ferroviaires », apprend-on à la direction générale des Douanes.
Innocent D H