L’annonce a été faite ce Vendredi, par le chef de file des démocrates qui a donné à la chambre, son feu vert pour envoyer les articles d’impeachment visant le Président américain
Son procès pourrait dès lors s’ouvrir dans la foulée, et sans doute durer plusieurs semaines. Donald Trump pourrait éventuellement échapper à une destitution, car protégé par la majorité républicaine au Sénat. Toutefois, la bataille pour auditionner des témoins-clés comme l’ancien conseiller de la maison blanche John Bolton, s’annonce rude. Ce dernier a promis d’être là, au cas om il serait convoqué.
« Bien sûr que je veux entendre John Bolton », a fait savoir Mitt Romney, qui ne porte pas vraiment Donald Trump dans son cœur. Deux autres sénatrices modérées, Susan Collins et Lisa Murkowski, qui avaient voté avec les démocrates pour sauver la réforme de la santé de Barack Obama, semblent également ouvertes à cette éventualité. En cas d’égalité 50-50, ce serait le chef de la Cour suprême, John Roberts, qui présidera les débats, qui serait amené à trancher.
Les démocrates avaient demandé à entendre John Bolton et le chef de cabinet de Donald Trump, Mick Mulvaney, lors des auditions devant la Chambre, mais la Maison Blanche avait bloqué leur témoignage. Témoin central de l’affaire ukrainienne, John Bolton avait pris ses distances avec le blocage de l’aide militaire à l’Ukraine avant d’être limogé pour ses divergences avec Donald Trump, notamment sur la Corée du Nord.
Selon le témoignage de son ancienne adjointe Fiona Hill, Bolton avait notamment claqué la porte d’une réunion, indiquant ne pas vouloir prendre part à une « magouille », et comparé l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, envoyé en Ukraine pour chercher des informations compromettantes sur Joe Biden, de « grenade allait faire sauter tout le monde». John Bolton « dispose d’informations pertinentes », a récemment indiqué son avocat, sans donner davantage de précision. Des surprises ne sont pas exclues.
Les règles décidées plus tard par un vote
C’est Mardi prochain que les démocrates doivent se réunir, afin de décider de la marche à suivre. Ce sera également l’occasion pour eux de choisir une demi-douzaine de « managers de la Chambre », qui vont jouer le rôle des procureurs, et voter pour transmettre au Sénat les deux articles d’impeachment visant Trump pour abus de pouvoir et entrave au congrès…
Sur le papier, le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a eu gain de cause : le procès va démarrer sans qu’il se soit engagé à autoriser l’audition de nouveaux témoins. Mais en jouant la montre, Nancy Pelosi a réussi à mettre la pression sur le Sénat.
Il suffit d’un vote à la majorité simple pour établir les règles du procès. Avec 47 voix sur 100, les démocrates auront donc besoin de l’aide de quatre républicains pour obtenir gain de cause.
N.R.M
Sauf surprise, Nancy Pelosi et ses troupes devraient avoir assez de voix pour renvoyer le président américain en procès pour destitution au Sénat
Chaque camp se préparait à la bataille suprême, mardi soir. Nancy Pelosi, la patronne des démocrates a confirmé que le vote final sur l’impeachment de Donald Trump aurait bien lieu ce mercredi à la Chambre. Sauf surprise, le président américain devrait être renvoyé en procès au Sénat. Il a déjà procédé à une violente charge avec une lettre incendiaire de six pages, dans laquelle il accuse l’opposition de « miner la démocratie ».
« La Chambre des représentants exercera l’un des pouvoirs les plus solennels que lui garantisse la Constitution, quand nous nous réunirons pour approuver deux articles de mise en accusation du président », a déclaré la chef des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, dans une lettre aux élus de son parti.
Moins de trois mois après l’explosion du scandale ukrainien, la Chambre des représentants s’apprête ainsi à mettre Donald Trump en accusation pour « abus de pouvoir et entrave du Congrès »
Selon le Washington Post, les démocrates, qui disposent d’une majorité de 15 élus, ont les voix nécessaires. La procédure de destitution divise profondément les Américains : 47 % souhaitent qu’elle aboutisse à sa révocation et 46 % y sont opposés, selon la moyenne des sondages.
L’histoire vous jugera sévèrement », tonne Donald Trump
A l’approche de cette échéance, Donald Trump a adressé un courrier au vitriol Nancy Pelosi, accusée de « miner la démocratie » : « L’histoire vous jugera sévèrement », lui prédit-il, en dénonçant des charges fourbes, sans valeurs ou encore absurdes. Pour lui, le vote à la Chambre n’est rien de plus qu’une tentative de coup d’Etat illégale et partisane motivé par le ressentiment. « Vous êtes incapable d’accepter le verdict des urnes » en 2016, écrit-il encore à Nancy Pelosi.
Tout en se présentant comme la victime d’une croisade vicieuse, et une « chasse aux sorcières » digne de « Salem », Donald Trump se dit certain de sortir conforter de cet épisode : « Je n’ai aucun doute sur le fait que le peuple américain vous tiendra responsable, avec les démocrates, lors de l’élection de 2020. »
Donald Trump est quasiment certain d’être renvoyé en procès, ce qui n’est arrivé qu’à deux de ses prédécesseurs : Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait lui préféré démissionner en 1974 avant de subir cet opprobre. Le milliardaire républicain sera ensuite jugé au Sénat, sans doute dès janvier. Son acquittement fait peu de doute : il faudrait au moins 67 voix pour le destituer et les républicains disposent de 53 sièges sur 100.
N.R.M