D'après plusieurs médias occidentaux, plus de 200 personnes sont mortes et 450 sont blessées, selon le dernier bilan disponible, au cours de huit attaques qui ont touché des hôtels et des églises du pays dimanche de Pâques. Des dizaines d'étrangers figurent parmi les victimes.
Dans une église, une bombe a explosé en pleine messe dimanche 21 avril. Le bâtiment a été dévasté, le toit soufflé par la déflagration, les murs criblés d'impacts. Dans la confusion, des victimes sont évacuées avec des moyens de fortune : un tapis ou une planche. Même scène de désolation dans une autre église. Les corps sont recouverts à même le sol par des draps blancs. Très vite, l'armée boucle le périmètre et tous les blessés sont transportés à l'hôpital. À l'extérieur, des dizaines de familles en détresse, sans nouvelles de leurs proches.
La première vague d'attentats a fait au moins 158 morts dont 35 étrangers. Par ailleurs, des hôtels de luxe ont aussi été visés par cette vague d'attentats. Ces attaques meurtrières n'ont pas encore été revendiquées. Mais la police a procédé à huit arrestations en lien avec les attaques. « Jusqu'ici les noms que nous avons sont locaux mais les enquêteurs cherchent à savoir s’ils ont d’éventuels liens avec l’étranger », a déclaré dans une allocution télévision le chef du gouvernement, sans donner davantage de précisions.
Les autorités ont cependant mis en place un couvre-feu immédiat pour une durée indéterminée et le blocage temporaire des réseaux sociaux, « pour éviter la propagation d'images incorrectes et fausses ». Selon certains responsables du pays.
Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a reconnu dimanche, à la télévision locale que le contexte était tendu ces derniers jours dans le pays. « Il y avait des informations sur des risques d’attaques », a-t-il indiqué. Celles-ci « doivent faire l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait émis une alerte il y a dix jours, sur la foi d’informations d’une agence de renseignement étrangère avertissant qu’un mouvement islamiste, le NTJ, projetait des attentats suicide contre des églises importantes et l’ambassade d’Inde à Colombo. « Nous devons aussi examiner les raisons pour lesquelles les précautions adéquates n’ont pas été prises », a dit le Premier ministre.
La Première ministre britannique Theresa May a dénoncé ces actes de violence qu’elle a qualifiée d’effroyables. « Nous devons nous unir pour faire en sorte que personne ne doive jamais avoir à pratiquer sa foi dans la peur », a déclaré la dirigeante sur Twitter, adressant ses plus sincères condoléances à toutes les personnes affectées.
La diplomatie américaine a confirmé dimanche que plusieurs ressortissants des Etats-Unis avaient été tués dans les attentats au Sri Lanka, sans préciser leur nombre. « Nous pouvons confirmer que plusieurs citoyens américains sont parmi les tués », a déclaré Mike Pompeo, secrétaire d'Etat, dans un communiqué condamnant les attaques.
Notons que, environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, un pays de 21 millions d'habitants où les chrétiens représentent 7% de la population, majoritairement bouddhiste (70%). Le pays compte également 12% d'hindouistes et 10% de musulmans.
Danielle Ngono Efondo