Ce jeudi 21 octobre 2021, la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco) projetait une manifestation contre la hausse abusive des prix des matériaux de construction. Le sit-in qui devrait avoir lieu à la délégation régionale du Commerce pour le Littoral, s’est finalement heurté à une interdiction du sous-préfet de Douala 1er.
L’autorité administrative justifie cette interdiction par une menace de « troubles à l’ordre public » que représenterait la manifestation prévue par la Fecaco. Le sous-préfet se veut méfiant malgré les assurances de l’organisation qui, dans la déclaration de manifestation, avait précisé que le sit-in se ferait « sans trouble à l'ordre public » et « dans le respect strict des mesures barrières contre la COVID 19 ».
« Cependant, nous exprimons notre mécontentement et nous disons que le gouvernement donne ainsi un chèque en blanc aux industriels pour qu’ils continuent de dicter leur loi aux consommateurs que nous sommes. Nous n’acceptons pas que cimenteries, aciéries et tôleries dictent leur loi au Cameroun en prenant un prétexte fallacieux de coronavirus pour hausser les prix », déclaré Alphonse Ayissi Abena, président de la Focaco à notre confrère SBBC.
« Depuis le début de cette année 2021, les prix des matériaux de construction (ciment, tôles et fer à béton), pourtant soumis à une procédure d’homologation préalable par les pouvoirs publics avant toute modification, connaissent une hausse exponentielle au grand désarroi des consommateurs que nous défendons », déplore la Fondation camerounaise des consommateurs.
Engagée dans la défense des droits des consommateurs, la Fecaco note pour le regretté que, l’inflation est généralisée depuis le début de l’année. « Le ciment qui coûtait encore en 2020 moins de 4400 FCFA le sac de kg est passé à 4900 dans les grandes villes Douala et Yaoundé, 5000 et même 6000 FCFA lorsqu’on s’éloigne des centres urbains », fait remarquer le président de l’association
« Ces hausses sont illégales. Nous rappelons qu’au niveau international, le clinker a certes connu une augmentation, le fret a connu une augmentation, mais ces augmentations peuvent être absorbées par les marges bénéficiaires insolentes de ces industries », incrimine Alphonse Ayissi Abena.
Innocent D H
Dans un communiqué de presse signé le mardi 28 septembre 2021, le ministre du Commerce dénonce des manœuvres visant à manipuler l’opinion publique et indique que le prix de la bouteille à gaz domestique de 12,5kgs reste inchangé à 6.500 FCFA.
Il n’y aura pas d’augmentation du prix de la bouteille de gaz domestique à 7.300 ou alors 7.310 FCFA dès le 1er octobre 2021 tel que relayé sur la toile depuis quelques jours.
Dans un communiqué de presse publié le mardi 28 septembre 2021, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana dément fermement cette « fausse information » qui selon lui « participe des manœuvres visant à manipuler l’opinion pour des fins inavouées. »
Dans la suite de son communiqué, le ministre du Commerce réitère que le prix de la bouteille de gaz domestique reste inchangé jusqu’à nouvel avis.
« Le ministre du Commerce rappelle à cet égard que Jusqu’à nouvel avis, le prix de cession de la bouteille de gaz domestique au consommateur, qui bénéficie de la haute et constante attention des Pouvoirs publics, reste inchangé à 6. 500 FCFA/la bouteille de 12, 5 kgs. »
Ariane Foguem
Une situation qui n'est pas du goût des consommateurs qui obligés d’ajouter 200 francs CFA voire un peu plus sur les coûts habituels pour se procurer le kilogramme de la viande avec ou sans os. Cette augmentation des prix impacte sur le panier de la ménagère surtout en cette période de jeûne du mois de Ramadan où la viande est très sollicitée par les populations.
Au Grand marché de Garoua, sur les comptoirs ce samedi, la viande bovine est disponible en quantité. Seulement, les prix de cette denrée très prisée par les populations, ont connu une hausse de 200 francs CFA voire plus sur le coût du kilogramme avec ou sans os. Ce qui donne les sieurs froids à plusieurs clients. Fanta Inronbe, ménagère déplore : « la viande sans os certains vendent à 2 000 francs, d’autres à 2 200. Il y a une hausse si on s’en tient aux prix pratiqués quelques jours avant le Ramadan. Avec les 200 FCFA de surplus, ce n’est pas facile pour le camerounais ordinaire que je suis. Ces coûts qui sont déjà exorbitants doivent être revus à la baisse et non connaître une flambée ». « En ville, le kilogramme de la viande sans os, c’est déjà à 1 800 francs CFA et maintenant, même le jarret coûte trop cher. C’est une situation qui devient compliquée pour nous. On se demande si d’ici peu on pourra encore avoir la viande dans son menu ? », Scheikh Bachir.
Face à l'inquiétude des acheteurs, des vendeurs tentent de se défendre. « J’entends aussi dire un peu partout qu’il y a eu hausse du prix de la viande sur le marché, mais moi, je n’en sais rien puisque. Chez-moi, rien a changé au contraire je me bats à satisfaire les clients en ce mois de Ramadan. Le prix du kilo sans os est 2 000 francs, celui avec hausse 1 800, le jarret de bouillon 1 500 », se justifie Adamou Abdoulaye boucher.
Certains consommateurs font alors recours aux magasins témoins de la MIRAP initiés par le Mincommerce pour s'approvisionner à des prix abordables en ce mois de Ramadan. « Ici, la viande s’achète à bon prix par rapport au marché en ville. Nous nous procurons le kilo de viande sans os à 1 800, celui avec os à 1 500 francs CFA », argue Fanta Inronbe. « Depuis toujours, la viande a été moins cher ici parce que, en ville le kilo de la viande est déjà monté à 2000 FCFA », Scheikh Bachir.
Pour les responsables en charge du commerce dans le Nord, pas de panique pour les populations, les pouvoirs publics veillent au grain. « Nos équipes sont sur le terrain pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de pénurie des produits de grande consommation et que les prix soient maîtrisés », rassure Daïrou, délégué régional du Commerce pour le Nord. Des mesures qui visent à éviter la flambée des prix des produits de grande consommation notamment de la viande bovine dans le Nord.
Innocent D H