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David Miliband, président-directeur général de l'International Rescue Committee (IRC) a dressé un triste tableau de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, craignant qu'elle ne dégénère en guerre civile si l'on ne donne pas une chance de paix.

Il a fait cette déclaration à l'issue de sa visite de quatre jours au Tchad et au Cameroun. "Je me suis rendu au Tchad et au Cameroun pour rencontrer le personnel de l'IRC et être témoin du nouveau visage  de la crise humanitaire : les multiples fronts de conflit, les déplacements croissants et la pauvreté se détériorent", a-t-il dit.

Le président de l'IRC affirme qu'au Cameroun, les besoins humanitaires n'ont jamais été aussi importants alors que le pays est aux prises avec deux situations d'urgence simultanées : un conflit naissant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et une montée de la violence extrémiste dans le Grand Nord."


"Au Cameroun, les conflits dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont aussi la crise de déplacement qui connaît la croissance la plus rapide en Afrique. 1 800 civils ont déjà été tués, un demi-million ont été déplacés, 700 000 enfants n'ont pas pu aller à l'école ", a dit M. Miliband.

Le chef de l'International Rescue Committee a dit : "J'ai été choqué par les témoignages de Camerounais déplacés que j'ai rencontrés à Limbe, dans le Sud-Ouest du pays, recevant des bons d'achat de l'IRC. J'ai entendu un homme qui, sous la menace d'une arme à feu, a vu sa fille se faire humilier devant lui par des combattants armés ; une évaluation de l'IRC confirme que des épisodes de violence comme celle-ci sont le cas pour huit femmes et filles sur dix prises dans le conflit.

"Sans un changement radical de la dynamique politique interne, une véritable guerre civile se profile malheureusement à l'horizon. Les 150 membres du personnel de l'IRC sur le terrain se préparent pour le long terme".

"Ce nouveau visage de la crise humanitaire est de plus en plus complexe. Mais ce n'est pas insoluble. La communauté internationale doit donner une impulsion concertée à l'aide humanitaire".

"Les crises auxquelles sont confrontés le Cameroun et le Tchad sont multiformes et à long terme, mais dans chaque cas, les fonds destinés à soutenir une décennie en moyenne de déplacement sont minces. Les réfugiés et les déplacés internes doivent être en mesure de reconstruire leur vie et de subvenir à leurs besoins aux côtés de leurs communautés d'accueil. 

 
La nature de ces crises exige surtout que les donateurs démantèlent la distinction de plus en plus obsolète entre financement humanitaire et financement du développement, fournissent un financement pluriannuel et investissent dans des interventions qui favorisent l'autosuffisance des communautés déplacées et hôtes à moyen et long termes.
 
 
Otric N.
 
Published in Tribune Libre

C’est ainsi que l’on peut appréhender le texte qui circule dans les réseaux sociaux depuis quelques heures.

 

Un message qui sonne comme une interpellation, alors que certains camerounais s’amusent à semer les graines de la division, du tribalisme, du repli identitaire et n’hésitent pas à s’en prendre à l’Institution de leur pays, aussi bien sur le plan national qu’international. Un appel à considérer l'entente et la réconciliation avant qu'elle soit imposée par les mêmes qui auront déclenché la destruction. A qui profite le crime ? La question que devraient se poser tous les citoyens avant de se lancer dans ces aventures qui démontrent la bassesse de la dignité et de l'intelligence de ceux  qui s'y lancent aveuglément. 

 

« Le business de la haine

 

Je me suis toujours demandé, en lisant les rapports de guerre communautaires sous d'autres cieux, comment des gens qui vivaient en bonne intelligence, en étaient arrivés à se massacrer comme des animaux. Comment les Bété et les Dioula en Côte d'ivoire ou les Tutsi et les Hutu au Rwanda avaient pu aller aussi loin. Comment des gens en arrivaient à tuer suite à un mot d'ordre de personnes qu'ils n'avaient jamais vues, avec qui ils n'avaient eu aucune relation, et dont l'unique chose qu'ils avaient en commun était la tribu... En regardant la scène camerounaise, je crois que je commence à comprendre. Alors je t'écris aujourd'hui, jeune camerounais, pour te dire ce que tu sais peut être déjà. 

La haine est un business et aussi un formidable ascenseur pour les politiciens professionnels pour accéder aux privilèges qu'ils convoitent. Ce business repose sur un postulat simple : « Tu n'es pas ce que tu devrais être ou là où tu devrais être parce qu'un autre s'est mis entre toi et ton destin. Il faut donc l'éliminer ». C'est ainsi que les entrepreneurs de la haine réussissent à embarquer les gens dans leur entreprise.

 

Alors toi qui me lis ce matin et qui as déjà limé ta machette, prêt à en découdre, toi qui attends impatiemment le D-day pour en finir avec ceux qui sont responsables de ta situation et qui se trouvent tous être de l'autre ethnie, je vais te dire dès maintenant ce qui t'attend au pas de la porte : Tu vas rencontrer de l'autre côté, d'autres jeunes, braves comme toi et encore plus vicieux, eux aussi nourris à la mamelle de la haine comme toi et ne reculant devant rien. Tu en tueras un grands nombre, mais tu perdras aussi un grand nombre de frères, de sœurs, de parents, d'amis, de connaissances, de relations... Ton avenir t'attendra sagement au coin d'une rue en terre, quand tu tomberas dans une embuscade, ou, si tu es chanceux, dans un hôpital de fortune, où tu seras pris en charge par un médecin de la croix rouge, le visage défiguré, les marques de la guerre bien visibles sur ton corps déchiqueté.

 

Tous les jours RFI se chargera de faire le décompte des morts, en attendant qu'il atteigne le seuil qui déclenchera l'indignation de la communauté internationale. Certaines mauvaises langues disent qu'il commence à 3000. Un matin, du fond de ton lit d'infortune, tu l'entendras dans le journal officiel : Création de la commission de réconciliation.

 

Et qui sera nommé à la tête de cette commission ? Le même type qui t'avait dit que c'est l'autre qui est responsable de ton malheur. Tu le verras, tout sourire, promettre au JT de 20h, œuvrer pour la réconciliation et t'appeler à pardonner. La commission sera créée avec un budget de 25 milliards qu'ils vont se répartir entre eux au travers des arnaques appelées consultations. Tu seras là, au fond de ton lit de fortune, le regard noir, la jambe amputée, perdu dans tes pensées, avec une longue liste de comptes à régler. Mais là dehors la donne a changé.

 

Tu ne peux plus massacrer impunément. Et même si tu le voulais encore, tu n'en as plus les moyens ni la force. C'est là que tu te rappelleras que, comme par magie, aucun de ceux qui t'ont mené là où tu es n'as été tué, ni eux, ni leurs familles. Peut-être bien que, pour te galvaniser, ils ont dû sacrifier un arrière petit fils du cousin de la tante de la sœur de la grand-mère du président de la République...

Mon frère, sache que dans ce business, tu ne seras qu'un pion. Demande aux dioula et bété de côté d'ivoire qui sont obligés aujourd'hui de se tolérer, de vivre ensemble par les mêmes qui leur avaient dit que ce n'était plus possible. Pense à ces gens qui sont obligés de vivre aujourd'hui avec les séquelles d'une guerre qui n'aurait jamais dû vivre, et qui sont obligés de garder leur frustration en sourdine, la rancœur plein le cœur, et l'avenir en pointillés... C'est ça que tu veux pour toi et ton pays ? C'est ce genre d'avenir que tu veux pour toi et tes enfants ? 

 

Sache donc que dans une guerre civile, il n'y a que des perdants  Et que, quelle que soit la force de ton clan, à la fin, on vous imposera la réconciliation


Voilà, tu ne diras pas que je ne t'avais pas prévenu. En limant ta machette ce matin, relis bien mes paroles, elles sont celles d'un gars qui a vu ce qui s'est passé ailleurs… ».

 

N.R.M

Published in Tribune Libre






Sunday, 05 June 2022 11:01