Les femmes se donnent de plus à l'utilisation de ces types de foyers traditionnels pour faire la cuisine. Elles voient en cela, une astuce pour faire échapper moins de fumée et surtout les acquièrent très facilement car elles-mêmes pouvant en fabriquer.
Dans la ville de Garoua, l'usage des foyers traditionnels améliorés est devenu monnaie courante pour les dames. Si certaines en disposent déjà chacune, d'autres ne lésinent sur aucun moyen pour s'en procurer. Yasmine Aïcha, ménagère au quartier Camp Chinois à Garoua est un exemple vivant d'une femme au foyer qui ne quitte pas un seul instant cette forme de fourneau. Selon elle, l'utilisation de ce dernier, lui facilite la vaisselle et assure sa santé plutôt que d'autres foyers traditionnels.
"L'un des atouts majeurs des foyers améliorés pour moi, c'est la possibilité d'avoir un contrôle visuel de la puissance du feu et de l'adapter facilement. Cela m'épargne également en tant que maman, de la fumée. Les problèmes de brûlures sont aussi moins fréquents. Il faut également préciser qu'ils ne noircissent pas trop les marmites, mêmes les couvercles", nous confie Yasmine Aïcha. Au même titre que cette dame, plusieurs autres femmes au foyer à Garoua jettent leur dévolu sur le foyer amélioré pour un mode cuisson d'aliments qui leur permet de gagner en temps et en énergie. C'est le cas de Rebecca Maïgonwa habitante du quartier Ngalbidjé : "j'utilise le foyer amélioré car ça me permet de me reposer et de m'occuper plus de mes enfants. En plus, justes quelques petits bois me permettent de faire le feu pendant plusieurs mois", explique-t-elle.
La promotion de l'usage du foyer amélioré par les pouvoirs publics
Dans leurs efforts de lutte contre la coupe anarchique des bois dans la région du Nord, les pouvoirs publics encouragent l'utilisation des foyers améliorés. "Pour promouvoir cette initiative, le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable avec certains chefs traditionnels ont eu à former certaines femmes sur la fabrication de ces foyers améliorés traditionnels. C'est une opportunité non seulement pour elles de ne pas dépenser des moyens pour pouvoir acquérir ces foyers, mais elles-mêmes peuvent en fabriquer pour combattre le phénomène de coupe anarchique des bois. Et avec cette méthode, la consommation des bois est réduite, ce qui permet aussi de réduire la pression sur nos forêts", explique Presly Ngah, le Délégué régional de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable pour le Nord.
Les foyers améliorés, au delà de leurs bénéfices pratiques, sanitaires et économiques, contribuent efficacement dans la lutte contre la désertification dans le Nord considéré par les experts comme zone à écologie fragile.
Innocent D H
La déforestation avance à pas de géant et nul ne doute que dans les années avenirs les conséquences de cette déforestation seront drastiques tant sur l’environnement humain que animalier. C’est pour contrecarrer ce risque que s’investit depuis quelques années le centre pour l’accompagnement au développement et l’environnement Cadpen en promouvant à tous les niveaux le reboisement et en mettant en pratique une méthode qui doit emmener les femmes à moins utiliser le bois de chauffe qui est la principale source d’énergie. Beka et Tchamba dans le Faro, région du Nord Cameroun, ne sont pas exempt de cette triste réalité.
Et c’est pour cette raison que le Cadpen dans la continuité de ses actions a entrepris d’équiper les femmes de ces localités en vue de sauver notre forêt en voie de disparition si rien n’est fait. Sauver notre environnement du point de la forêt, le Cadpen ne l’ignore guerre cela passe par l’utilisation limitée du bois de chauffe d’où le module de la formation de deux jours qui visait à apprendre aux femmes la fabrication et l’utilisation des foyers améliorés. Prés de cinquante femmes pour les deux localités ont suivi des cours théoriques et des démonstrations pratiques sur ce moyen qui économique pour les ménages.
« Les femmes présentes à cette formation ont été réceptives leurs participations aux cours théoriques, ma rassurée qu’elles vont véritablement faire usage de ce qu’elles ont reçues comme connaissances et du coup cela contribuera à lutter conter la déforestation ce qui est une chose louable quand c’est la femme qui prend conscience sur cette menace », déclare la facilitatrice du séminaire Haja Fadi expert en fabrication des foyers améliorés. Visiblement ignorantes sur l’impact réel de cette formation dans la lutte contre la destruction anarchique de l’environnement les femmes présentes aux séances de formation de Beka et de Tchamba restent optimistes quant à leur rôle à jouer dans ce combat.
« Suivre une formation sur la fabrication et l’utilisation des foyers améliorés nous sera bénéfique non seulement nous n’allons plus beaucoup dépenser pour acheter du bois nous n’allons plus trop souffrir pour laver nos marmites parce que utiliser les foyers améliorés nous épargnent de ce travail nous serons des personnes à prendre en compte quand il faut réfléchir sur la protection de l’environnement », témoignent en substance Gambo Erwa et Christine deux ménagères présentes aux séances de formation de Beka et de Tchamba.
Améliorer les connaissances des communautés sur l’importance de sécuriser l’environnement c’est l’un des objectifs du Cadpen par le biais de son projet d’agro foresterie qui a vu le jour il y a quelques mois, et l’éveil de la conscience des femmes par cette formation ne peut que faire la joie des principaux acteurs qui voient ainsi leur souhait prendre véritablement corps « les motivations qui nous ont conduit à organiser une telle formation sont liées au constat que nous faisons sur le terrain où les uns et les autres coupent abusivement le bois et nous trouvons qu’il y a lieu non seulement de s’inquiéter mais aussi et surtout agir de la manière la plus adaptée pour conscientiser les populations sur les risques qu’elles courent en amplifiant ces pratiques et nous croyons que cette formation de la quelle nous nous réjouissons au regard de son déroulement qui était satisfaisant est une étape pas de moindre dans ce processus », reconnait Bindowo coordonnateur du Cadpen.
Félix Swaboka