Le Ministre camerounais des Forêts et de la Faune vient de toucher du doigt les tracasseries administratives dont sont souvent victimes les sociétés forestières lors de l’exploitation de leurs produits. Le 24 septembre 2021, Jules Doret Ndongo a effectué une visite dans les entreprises forestières à Douala, à l’invitation des opérateurs de la filière du bois.
Jean Faustin Ngueyep, opérateur de la filière bois a confié au quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune : « Nous avons des problèmes de sécurisation des documents et des problèmes dans le processus d’embarquement et d’empotage ». Il n’est pas rare que des dossiers d’exportation des entreprises « disparaissent » dans les locaux de la délégation départementale des forêts et de la Faune pour le Wouri, apprend-on.
Le Ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo a échangé avec les opérateurs et les autres acteurs de la chaîne des exportations pour trouver des solutions aux problèmes posés par les exploitants forestiers. Le membre du gouvernement saisi l’occasion pour expliquer, « Il était important qu’en amont je puisse procéder à certaines visites, pour être moi-même le témoin des procédures telles qu’elles se déroulent, et des obstacles rencontrés (…) ».
Cette visite du ministre Doret Ndongo permet donc d’entrevoir, la nécessaire résolution des problèmes sus-évoqués quand on sait que le bois et ses dérivés, figurent parmi les principaux pourvoyeurs des recettes d’exportation au Cameroun. Et selon les observateurs avertis, les difficultés liées à l’exportation de ces produits pourraient entraîner la réduction desdites recettes. Et si l’on s’en tient à l’Institut national de la statistique (INS), six produits (les huiles brutes de pétrole, du cacao brut en fèves, du gaz naturel liquéfié, des bois sciés, du coton brut et des bois en grume) ont procuré au pays 80% de ses recettes d’exportation au cours du premier semestre 2021.
Innocent D H
La foire du bois est un évènement qui réunit un parterre important de représentants des sociétés de transformation du bois et, des fabricants des machines. Dans la note de l’OIBT, on observe qu’au fil des années, « Le nombre d’exposants a plus que quadruplé.
Gestion des forêts et de la filière bois en Afrique Centrale
Le secteur forestier formel continue à jouer un rôle important, dans l'économie de six des dix pays de l'espace de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), même si sa contribution aux PIB nationaux reste faible.
Le secteur a connu de profondes mutations au cours de ces deux dernières décennies. Il a progressivement intégré dans ses pratiques, une gestion durable des ressources. Il reste au cœur des préoccupations internationales relatives à la gestion durable et la lutte contre les changements climatiques et doit continuer à s'adapter à l'évolution des marchés et aux exigences croissantes d'une meilleure prise en compte des aspects sociaux et environnementaux dans la gestion forestière.
A côté de ce secteur formel largement tourné vers l'exportation, le secteur informel, souvent opéré par des exploitants artisanaux demeure le principal fournisseur des marchés nationaux.
Les défis à relever par le secteur forestier en Afrique Centrale pour les prochaines années sont nombreux.
En plus de ceux qui découlent de la gestion des forêts, notamment :
- Aider les Etats, afin qu’ils acquièrent les capacités pour la mise en œuvre de leurs politiques forestières, grâce aux procédures et structures de contrôle adaptées, tout en s’assurant un financement pérenne.
- Généraliser la gestion forestière durable à l'ensemble des superficies de forêt de production, en l'adaptant à des situations nouvelles de concessions plus réduites, de nouveaux opérateurs et également d'opérateurs artisanaux
- Intégrer les politiques de gestion des forêts de production dans des politiques plus globales de développement de territoires.
Il y’a ceux qui concernent spécifiquement le secteur bois.
Ce qui implique :
- Assurer la pérennité du modèle économique de la valorisation durable des ressources forestières, actuellement trop extensif en prélevant plus d'essences, en diversifiant les produits, en accédant à de nouveaux marchés y compris nationaux, bref en valorisant plus et mieux les ressources forestières
- Communiquer sur les atouts du bois tropical et sur la gestion durable des forêts dont il est issu et répondre aux attentes des marchés internationaux de vérification de la légalité des bois importés, y compris la certification, en initiant ou en faisant aboutir les processus en cours(APV FLEGT, RBUE, Lacey Act).
Les participants
Ils viennent de pays aussi variés que l’Inde, le Cameroun, l’Italie, la Pologne, la Turquie, l’Allemagne, la France, Singapour, la Slovénie, les Émirats arabes unis, la Belgique, la Chine et l’Afrique du Sud.
Nicole Ricci Minyem