Dans le communiqué qui annonce cet événement, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO a rappelé que : « L’accès à l’eau n’est pas uniquement une affaire de développement. C’est surtout un droit fondamental et un instrument de paix et de sécurité dans le monde… ».
C’est sur cette base que les ministres, venus d’une quarantaine de pays, des experts, des chercheurs, des représentants de la société civile, du secteur privé et des organisations internationales vont réfléchir pendant quarante huit heures, afin de présenter ou alors de proposer, des solutions innovantes aux problèmes liés à la gouvernance et à la gestion de cette ressource fragile.
Par ailleurs, le rôle que joue l’Eau en matière de coopération internationale sera lui aussi, au cœur des thématiques abordées. Ces dernières trouvent leur fondement sur l’expérience de l’UNESCO, dans le domaine des sciences, de la culture, de l’éducation et de la communication : L’Eau – les Liens entre l’Energie et l’Eau en Afrique - l’Eau et l’Innovation Technologique - l’Ethique de l’Eau - l’Eau et le Patrimoine -l’Eau et le Genre.
Objectifs
Ces différents axes de réflexion vont permettre aux organisateurs, notamment Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l'Eau et de l'Assainissement du Sénégal, Brune Poirson, Secrétaire d'État auprès du ministre d'État de la transition écologique et solidaire de la France, de :
- Rassembler tout le monde autour de la table pour discuter des approches transectorielles pour la gouvernance et la gestion des ressources en eau.
- Lancer un Appel à l’Action pour encourager, embrasser et adopter le principe d’une gestion transectorielle de l’eau.
- Partager les bonnes pratiques assurant la participation, la transparence et le partage d’informations.
Lors de la session plénière finale, la Princesse Sumaya de Jordanie, envoyée spéciale de l’UNESCO pour la science et la paix, va elle aussi prendre la parole, afin de présenter les intentions de l’Organisation qui entendent apporter un changement de paradigme qui indique que : « l’eau est la force motrice de la paix et du développement durable ».
Contexte
Le thème général, retenu pour cette première Conférence Internationale sur l’Eau est : « Mettre à profit la gestion transectorielle des ressources en eau, pour faire avancer une sécurité de l’eau et une paix durable ».
Il est assez révélateur de ce qui se vit dans la plupart des pays, alors même que toutes les activités humaines sont dépendantes de l’eau, qu’il s’agisse de la production d’aliments ou d’énergie, de l’industrie, ou encore des loisirs. Vue depuis l’espace, la planète est bleue, caractérisée par ses abondantes masses d’eau. Et pourtant, l’eau douce utilisable représente moins de 1% de ces ressources.
En plus, il est évident que la gestion et la gouvernance de ce précieux liquide ont une forte incidence sur la santé des hommes et des écosystèmes. Celle-ci reflète en plus, les conditions d’égalité des genres, d’éducation de diversité culturelle d’une région donnée. Il est dès lors évident que les ressources en eau sont essentielles au développement durable de même qu’à la réduction de la pauvreté. Une réalité que doivent s’approprier les dirigeants de tous les pays qui font face à des maux comme la désertification, la malnutrition, la sécheresse …
Nicole Ricci Minyem
Avec la solution : « De l’eau propre avec seulement du soleil et du sel », le système breveté Red Bird est une approche révolutionnaire, qui vise à apporter de l’eau potable aux communautés mal desservies du monde entier. Il se pose un problème de qualité qu’on n’arrive pas à satisfaire, dans les pays en développement et à revenus intermédiaires.
Aujourd’hui par exemple, l’on compte plus de 850 millions de personnes, soit plus d’une personne sur dix dans le monde, qui n’ont pas accès à de l’eau potable. La plupart de ces personnes vivent dans des zones rurales ou alors, dans la périphérie de zones urbaines. Ce sont des sites dans lesquels les services sont limités. Les enfants ne sont pas épargnés, ils subissent plus les effets de ce manque d’eau potable.
Les statistiques font état de ce que près de 42 000 personnes, dont plus de 31 000 enfants, meurent chaque semaine en raison de la mauvaise qualité de l’eau ainsi que du manque d’assainissement.
C’est une situation dont les impacts ne se limitent pas uniquement sur la santé humaine. L’on ressent les répercussions au sein des entreprises dont l’essentiel des activités ne peut se faire sans la présence de ce précieux sésame. La qualité de l’eau fournie impacte également l’économie mondiale. On fait ici référence à sa disponibilité, au coût et à la qualité de l’eau.
La corvée quotidienne de collecte de l’eau, lorsqu'on réussit à en trouver dans les zones impactées, empêche les femmes et même les enfants, à s’adonner à toutes les autres activités, par exemple aller à l’école pour les petits enfants. C’est un phénomène qui se vit dans de nombreuses régions du monde.
Les pays en développement en général et les pays d’Afrique Sub-saharienne où la qualité et la quantité fournie par des concessionnaires du secteur public en matière d’approvisionnement et de potabilisation d’eau pour les populations, ont été invités, au cours des allocutions qui ont meublé cette rétrocession, à saisir cette opportunité afin d’assurer l’efficacité de même que la sécurité du service à travers la combinaison de plusieurs procédés. Ce, dans la perspective de l’atteinte de l’objectif N° 6 pour le développement durable à l’horizon 2030, car à la réalité, l’eau c’est la vie.
Nicole Ricci Minyem
Depuis le 15 Février 2019, la pénurie d’eau potable s’est généralisée dans la ville de Garoua. Aux premières heures de la matinée, l’on aperçoit depuis deux jours en pleine ville, femmes, enfants et hommes avec des sceaux sur la tête ou des bidons à la main à la recherche du précieux liquide. « Voilà tout ce que j’ai pu avoir d’un puits après avoir parcouru plus d’un kilomètre. C’est grave et si ça dure, nous allons mourir et la qualité de cette eau est douteuse », s’inquiète Fadimatou Sadou, qui est parti de chez lui vers 3 heures du matin pour puiser de l’eau au quartier Poumpouré à Garoua. La problématique de l'approvisionnement en eau potable dans la capitale du Nord, est plus que jamais une épine dans les pieds des autorités administratives de la région du Nord-Cameroun.
De la cité mère (Garoua) aux cantons en passant par le quartier Lainde, l'accès à l'eau potable reste une équation difficile, mais à résoudre à tout prix et à tous les prix ; s'il est vrai que la consommation de l'eau souillée est peu causer de nombreuses maladies. Parmi les plus connues et dont le taux de mortalité leur a valu une notoriété, figure en bonne place le choléra que, nous le savons, a fait des ravages dans la région du Nord année. Voilà pourquoi certains observateurs avertis estiment que la bataille contre le choléra restera un combat de Sisyphe, tant que le problème de déficit en eau ne sera pas résorbé. Justement dans cette lancée, la ville de Garoua ne fait pas l'exception.
Les habitants du quartier Lainde n'ont pas toujours accès à ce précieux liquide depuis six jours. Les abonnés de la Camwater et les non abonnés se confondent presque. Jeannette, habitant du quartier Lainde, nous explique qu'ici, les robinets coulent de façon sporadique : " Il y a des fois on a l'eau ici trois ou quatre jours sur tout un mois. Et quand ça revient, ça ne fait jamais une journée. Ce n'est que le matin, parfois la nuit vers minuit ou deux heures que ça revient. Et à ce moment, on rempli tous les sceaux, mais ça ne peut pas faire deux jours".
Quand les robinets sont à sec, les habitants n'ont pas de choix, que de faire recours aux puits creusés dans les ravins, et dont les conditions de salubrité sont très douteuses. Aucune odeur de javel, et une fois de l'eau recueillie, elle ne subit dans la plupart des cas, aucune étape permettant de la rendre potable. Jeannette poursuit en signalant que ce déficit en eau la contraint à quitter le quartier dans un avenir proche : "Je ne peux pas supporter, je vais partir.
Parfois les gens viennent à la maison, ça sent à cause des toilettes.
Il n y a pas d'eau pour chasser et là où on va puiser là, il y a la colline. Mais chaque fin du mois on paie les factures". À en croire l’un des responsables de l’entreprise en charge de la production d’eau, fait ainsi face à sa toute première grave crise. « Il n’y a pas d’eau à Garoua et plus précisément dans le quartier Lainde à cause d’un problème technique, le problème sera résolu et la situation va retourner à la normale », explique au reporter joint au téléphone. A ce stade, les populations pointent du doigt les pouvoirs publics, qui pour eux, devraient prendre en main leurs responsabilités.
Félix Swaboka