Face à ce que ses collaborateurs et de nombreux autres Camerounais considèrent comme une cabale orchestrée contre un “patriote qui ne cherche qu’à faire correctement son travail et d’ailleurs les résultats sont probants et visibles”, le “Port Autonome de Douala” a décidé de sortir du silence en publiant un communiqué.
“Avec méthode, ardeur et abnégation, le Directeur général du Port Autonome de Douala est en train de réaliser ce que beaucoup disaient impossible. Avec des résultats en prime.
24 août 2016. Le Conseil d’administration du Port Autonome de Douala (PAD) choisit un nouveau directeur général pour présider aux destinées de cette entreprise portuaire. Un décret du président de la République confirme le choix de porter Cyrus Ngo’o à la tête de la principale plateforme du commerce extérieur du Cameroun.
La feuille de route qui lui est assignée est plutôt ambitieuse : rénover, moderniser et développer le Port de Douala-Bonabéri afin de le hisser au niveau des standards et des exigences reconnus dans le secteur portuaire. Bla-bla-bla, entendait-on dire ici et là. Jusqu’au sein de l’entreprise qu’il était appelé à diriger désormais.
Beaucoup ne vendent pas alors chère la peau de ce haut fonctionnaire que le grand public découvre. Pourtant cet administrateur civil principal qu’on dit efficace et perspicace, est aussi titulaire d'un MBA en administration des affaires obtenu en 2004 à l’Université de Québec à Montréal (UQAM) et, surtout, conseil du Premier ministre, chef du gouvernement, sur les questions relatives au suivi et à la mise en œuvre des politiques publiques dans les transports, les postes et télécommunications, l’Industrie, les mines, l’énergie, l’eau, le développement technologique, l’habitat, les domaines, le développement urbain, les travaux publics, le cadastre ou encore les affaires foncières et… portuaires.
On connaît peu ce Coordonnateur du projet d'exploitation du fer de Mbalam et président de la commission de passation des marchés du Terminal à conteneurs du Port de Kribi.
« Réputé discret et réservé, Cyrus Ngo’o est présenté comme un fonctionnaire brillant et intègre », écrit un journal en ligne pour aider à cerner ce néo-quinquagénaire (50 ans à sa nomination) qui était jusque-là chef de la Division des infrastructures et des affaires techniques dans les Services du Premier ministre. Et membre du Conseil d’administration du PAD.
Au moment de sa nomination, Cyrus Ngo’o n’arrive pas en terrain inconnu. Pour montrer que son choix n’est guère le fait d’un hasard, il va immédiatement prendre à bras le corps sa mission, dans un environnement qui ne lui est pas tout à fait favorable. Loin s’en faut.
Tout de suite, il place son management sous le signe de la Nouvelle Dynamique. Concept que ce fonctionnaire chevronné se fait fort d’expliquer : « Le secteur portuaire, comme d’ailleurs d’autres, est en pleine évolution.
Il faut, bon an mal an, s’adapter aux évolutions que nous impose un monde en perpétuel mouvement. Les grandes entreprises, ici comme ailleurs, ont, de par leur taille, une tendance à se bureaucratiser. Elles sont considérées comme des organisations qui par nature résistent au changement.
Le statu quo est une stratégie qui conduit inexorablement au déclin. D’où l’importance d’insuffler une nouvelle dynamique. Celle-ci résulte de la combinaison de deux processus fondamentaux : celui de l’élaboration d’une stratégie et celui du changement. La nouvelle vision apparaît, en réaction à des événements exogènes. Il faut qu’elle se stabilise afin d’être réalisée, au moins partiellement, à travers l’action du processus de changement.
C’est ce ‘plateau’ qui, dans le processus d’élaboration d’une stratégie, permet la compatibilité avec le processus de changement. Celui qui élabore la stratégie est un visionnaire. Il faut donc avoir une vision pour impulser le changement. Maintenant, l’innovation est une invite à se renouveler.
C’est en elle que réside la force d’une grande entreprise. Donc loin d’être des termes creux, ce sont des principes de management ». Le cap est ainsi fixé, dès la genèse. Avec l’art et la patience des pédagogues.
Méthodiquement et avec détermination, ne doutant point qu’il allait finir par convaincre jusqu’aux plus sceptiques, les immobilistes et les pessimistes, Cyrus Ngo’o va réussir à imposer son style de management, fait de consultations, d’écoute, de sensibilisation, de partage de connaissances, de pédagogie, de patience et d’abnégation.
Il implémente à Bonanjo de nouveaux paradigmes de management portuaire qui déroutent les sceptiques et prennent à contre-pied ceux qui lui prédisent un échec retentissant, tant le Port Autonome de Douala-Bonabéri traîne la réputation d’être une entreprise « compliquée et complexe » où le Directeur général doit absolument se mouler aux habitudes installées par « les cadres maison », s’il veut bénéficier d’un long bail tranquille.
Pour asseoir sa vision et impulser le changement, ce manager courageux va partir d’une base solidement assise sur une conviction : « Changer une organisation nécessite de réviser une ou plusieurs règles. Autrement dit, d’introduire une rupture qui va déclencher et orienter le processus de changement.
L’orientation dépend de l’intensité de la rupture. Faisant partie du processus d’élaboration d’une stratégie qui obéit aux lois de la pensée, la rupture permet d’éliminer les oppositions, de passer outre les règles et donc de forger une nouvelle représentation : ce qui était impossible devient possible ».
Cyrus Ngo’o instaure une culture de la transparence dès les premières heures de sa prise de fonction. Pour lui, l’information doit être totalement partagée. Il n’y a rien à cacher. Tout le monde doit être au même niveau d’information. L’intensification des échanges permet d’optimiser la valeur potentielle de chaque projet, et de briser des barrières.
Avec tact et opiniâtreté, Il impose progressivement sa méthode, reflet d’une somme d’expériences acquises dans la haute administration, couplée à son tempérament flegmatique et ses connaissances livresques en stratégie d’entreprise.
Sa démarche se veut tout à la fois classique et novatrice. Il observe, pose un diagnostic froid du PAD et de son combinat portuaire dans tous ses compartiments, tire les leçons par rapport aux écarts relatifs aux normes, trace une trajectoire et met en place un programme d’arrimage rapide aux normes les plus exigeantes, promeut la transparence.
Après avoir sensibilisé tous ses collaborateurs ainsi que tous les acteurs de la place portuaire de Douala-Bonabéri, soucieux d’amener les uns et les autres à comprendre et à adhérer à la vision du Gouvernement de la République dont il est porteur, Cyrus Ngo’o va lancer, au pas de charge, un vaste processus de normalisation de toutes les activités de la principale plateforme du commerce extérieur du Cameroun.
Des travaux de rénovation, de modernisation et de développement des infrastructures et superstructures sont engagés. De nombreuses réformes structurelles sont menées.
Il s’agit d’un ensemble de mesures qui visent à éliminer tous les obstacles à l’attractivité et à la compétitivité relevés à plusieurs reprises par le Gouvernement de la République, les bailleurs de fonds, les clients du Port de Douala-Bonabéri et de nombreux experts.
Parmi ces réformes, il y a la simplification de la nomenclature tarifaire, la dématérialisation des procédures et des formalités liées au traitement des navires et des marchandises, la normalisation et la réglementation des activités des auxiliaires des professions portuaires (acconage, consignation), la normalisation du régime des amodiations, la réduction des délais de séjour à quai des navires, et l’institutionnalisation du pesage systématique des marchandises.
Les fruits ne tardent pas à être visibles et perceptibles. La Régie du Terminal à Conteneurs produit des résultats remarquables. La Régie du dragage fait de petites merveilles à moindre coût. L’enlèvement des épaves laisse entrevoir de belles perspectives.
Le désengorgement du port est en voie. Le port est sécurisé comme il ne l’avait jamais été auparavant. A l’intérieur et à l’extérieur, il n’est pas jusqu’aux plus sceptiques d’août 2016, qui font le constat des bienfaits de cette dynamique qui transforme, transporte, transfigure un Port Autonome de Douala devenu une entreprise à fort potentiel.
Allez de l’avant M. Le Dg”.
N.R.M
Certaines indiscrétions font état d’un plan ourdi contre cet administrateur civil par des individus qui tiennent à tout prix brader les biens du Pad.
Ceux qui soutiennent cette thèse affirment qu' ”Effrayé par la reconstitution des limites du domaine foncier du PAD et surtout de l'inventaire de ses biens, des personnes bien identifiées sont fortement soupçonnées de vouloir tripatouiller la vérité en montant une cabale contre le Dg Cyrus Ngo'o…”.
A l’intérieur du Port Autonome de Douala, les collaborateurs du directeur général soutiennent que “Depuis que le Dg Cyrus Ngo'o est aux affaires, la mafia a perdu le sommeil. Chacun ruminant sa haine devant le danger qui se profile à l'horizon. Ce sont les mêmes qui gèrent par exemple, en toute opacité et sans mandat juridique depuis 2007, les biens résiduels de l'ex-ONPC. Une immersion dans ce milieu pourrait faire découvrir les procédés filandreux qui y ont cours…”.
Ce sont les mêmes sources qui renseignent que “La réforme portuaire a introduit les loups dans la bergerie…”.
Et pour soutenir cette thèse, ils indiquent qu' “Alors que les mutations sont sur le point d’être engagées avec la mise sur pied du Port Autonome de Douala (PAD), le Ministre des Finances (Minfi) de l'époque, Polycarpe Abah Abah veut voir clair sur l'immense patrimoine mobilier et immobilier Portuaire qui alimente tellement de fantasmes….
C'est que la chronique des faits divers dans la presse fourmille d'anecdotes sur les prétentions de certains qui revendiquent des parcelles notoirement reconnues comme parties intégrantes du domaine public Portuaire ou d'autres qui ont réussi l'incroyable prouesse d'obtenir l'immatriculation d'un terrain dans l'espace public Portuaire...
Celui qui est chargé en janvier 2006 par le Minfi Abah Abah d'inventorier les actifs résiduels qui subsistent de l'ex-Office national des ports du Cameroun (Onpc) est maintenu, malgré le flou entretenu sur son pedigree…
Des rumeurs bizarres de bradage des biens immobiliers de l'ex-ONPCB vont parvenir à l'oreille du Minfi qui s'empresse de retirer son blanc-seing au cabinet chargé de cette tâche...
Essimi Menye qui succède à de Polycarpe Abah Abah au ministère des Finances ne décolère pas contre ceux qui sont à l’origine de la mafia et des malversations qui ont cours au Port autonome de Douala. Cependant, on ne sait pour quelles raisons, il maintient l’homme sur qui pèse tous les soupçons malgré le fait qu’il soit personae non grata.
En 2007, la première résolution du Minfi Essimi Menye est de nommer un auditeur afin de connaître la nature exacte des biens résiduels de l'ex-ONPC. C'est le cabinet Challenger Corporation d’un expert qui est commis à la tâche.
Le bicéphalisme est créé par la mafia
Le bicéphalisme est électrique entre les différents concurrents qui se livrent à une guerre féroce et pire ils sont des voisins de palier à l'immeuble de l'ex Oncpb à Bonanjo. Un soir, des cadres procédant de la multinationale de l'industrie agroalimentaire Nestlé qui projettent de réaliser des spots publicitaires dans l'enceinte du Club ONPC se voient refoulés devant la barrière d'entrée par les militaires en faction. Malheureusement, ils ne parviendront pas à le faire à cause des guéguerres que se livrent les cabinets noirs qui sont aujourd’hui à en découdre avec le directeur général Cyrus Ngo’o.
Il convient cependant de se poser quelques questions
Comment comprendre sur la base d’une simple dénonciation, l’on convoque un gestionnaire nommé par le Chef de l’Etat ? En prenant le soin de le considérer comme suspect avant même que les enquêtes ne soient diligentées sur le terrain ?
Le marché dont il est question dans cette affaire est de quel type ?
S’il existe, a-t-il été réalisé en respectant les termes ?
Qui a donné son accord ?
Qui a réalisé ledit marché et si cela a été fait, cette réalisation était-elle conforme aux clauses ?
L’expertise est-elle avérée ?
D'où sort le blanchiment d'argent dans cette affaire? Est-ce parce que le soumissionnaire a acheté un bien coûteux que cela veut nécessairement dire qu'il blanchit l'argent qu'il a lui-même gagné ?
Des interrogations et bien d’autres encore qui nécessitent des réponses car, ce sont ces dernières qui vont permettre de mieux cerner ce qui se trame actuellement contre le directeur général du Port Autonome de Douala.